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Sud-Ouest
Dépressions liées au travail : la France est le pays le plus touché en Europe
#travail #sante #Europe #France #risquespsychosociaux
Article mis en ligne le 30 avril 2025
dernière modification le 28 avril 2025

À l’échelle de l’Europe, le coût des dépressions liées aux risques psychosociaux au travail pourrait atteindre chaque année 100 milliards d’euros. Dans le détail, la France enregistre les résultats les plus préoccupants

(...) Commandée par l’Institut syndical européen, cette analyse a passé au crible les 27 États membres de l’Union européenne ainsi que le Royaume-Uni. Basée sur des données de 2015, l’étude a d’abord évalué la part des dépressions directement imputables au travail, des pathologies rarement reconnues comme maladies professionnelles, ce qui contribue à minimiser leur ampleur et à freiner les actions de prévention. L’analyse a aussi chiffré le coût annuel de ces dépressions pour chaque pays.

Au-delà des dépenses de santé publique, l’étude prend en compte le coût supporté par les salariés eux-mêmes, ainsi que les années de vie perdues. Près de 5 000 décès dus à la dépression en Europe sont ainsi liés aux risques psychosociaux au travail, précise Hélène Sultan-Taïeb, économiste de la santé au travail à la tête de l’étude. Les hommes, davantage touchés par le suicide, sont particulièrement concernés. Les employeurs, eux, supportent plus de 80 % du coût économique, principalement à cause de l’absentéisme (53 %) mais aussi du présentéisme (34 %), ce phénomène où les salariés, bien que présents au travail, voient leur productivité chuter.
La France en première ligne

La France se distingue par le coût annuel le plus élevé rapporté à 100 000 salariés, la référence choisie pour comparer les pays. L’Hexagone est particulièrement exposé à trois facteurs de risque : la pression au travail, le déséquilibre entre efforts et récompenses, et le harcèlement moral. En revanche, la question du temps de travail excessif est moins marquée, probablement grâce aux 35 heures, tout comme l’insécurité de l’emploi.

S’agissant des maladies coronariennes (qui touchent les artères) liées aux risques psychosociaux, la France se situe dans la moyenne européenne. (...)

Ces résultats confortent la Confédération européenne des syndicats dans son plaidoyer pour une directive européenne dédiée à la prévention des risques psychosociaux au travail. En France, des organisations comme la CFE-CGC s’en emparent également pour défendre une meilleure reconnaissance de ces risques parmi les maladies professionnelles.