
L’outil d’auto-évaluation de l’état psychologique des jeunes parents a fait ses preuves mais demeure fragilisé par un manque de financement et d’investissement politique. L’association Maman Blues exige des engagements publics clairs sur sa pérennisation.
Près d’une mère sur cinq, en France, souffre de dépression périnatale dans les quelques mois suivant son accouchement. Ce constat, dressé en septembre 2020 par une commission d’experts dans un rapport commandé par le gouvernement, avait donné naissance à la politique des « 1 000 premiers jours », destinée à améliorer la prise en charge de la santé mentale des parents et le développement de l’enfant. Parmi les mesures avancées, l’allongement du congé paternité, la mise en place d’un entretien postnatal, l’ouverture des « maisons des 1 000 premiers jours » au service des familles, ou encore le dispositif « 1 000 jours – Blues ». Ce questionnaire en ligne, développé par la Fabrique numérique des ministères sociaux, permet aux parents d’auto-évaluer leur état psychologique et d’être gratuitement redirigés vers des intervenants adaptés du secteur médico-social. Disponible sur l’application « 1 000 premiers jours » et déployé sur dix-neuf sites gouvernementaux, associatifs ou privés (Ameli.fr, la CAF, Doctissimo…), l’outil a fait ses preuves : plus de 120 000 tests ont été réalisés, et 70 % des parents ayant pris contact avec un référent ont ensuite rejoint un parcours de soins.
L’association Maman Blues, partenaire active de la politique des 1 000 jours, a alerté dans une pétition datant du 27 février sur les risques pesant sur ce dispositif, menacé par un manque de financement et d’investissement politique. (...)
Maman Blues aurait été informée par des sources internes du projet d’arrêt du dispositif, qui aurait repris il y a seulement quelques jours, « sous la pression » (...)
Si les membres de Maman Blues se réjouissent de la reprise de 1 000 jours – Blues, elles demandent au gouvernement des engagements publics sur l’avenir du dispositif et le budget alloué. La DGCS nie, quant à elle, tout problème. (...)