
À peine deux jours après son investiture, le président Donald Trump a multiplié mercredi les mesures et les annonces pour lutter contre l’immigration illégale. Des militaires ont été déployés à la frontière mexicaine, où l’état d’urgence a été déclaré. Une loi anti-immigration a été adoptée par le Congrès.
Après les paroles, Donald Trump passe sans attendre aux actes. Deux jours après son retour à la Maison Blanche, le président américain a continué mercredi 22 janvier d’empiler les mesures pour lutter contre l’immigration.
"Le président Trump a signé un décret pour envoyer 1 500 soldats supplémentaires à la frontière sud des États-Unis" avec le Mexique, a déclaré Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche, lors d’un bref échange avec la presse.
Le président a déclaré pour son premier jour au pouvoir l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique. L’envoi de 1 500 militaires de plus dans cette zone, annoncé mercredi, portera leur nombre autour de 4 000.
"Ces renforts seront mobilisés pour mettre en place des barrières et pour d’autres missions à la frontière. Les premières opérations devraient commencer dans les 24 à 48 heures à venir", a fait savoir un haut responsable militaire sous le couvert de l’anonymat. (...)
D’autres moyens de surveillance et de renseignement, notamment aériens, pourraient aussi être utilisés, a ajouté le responsable. L’armée américaine sera aussi mobilisée pour expulser des migrants par voie aérienne, a fait savoir le ministre de la Défense Robert Salesses.
"Le ministère fournira des moyens de transport aérien militaires pour aider les vols d’expulsion menés par le DHS (le ministère de la Sécurité intérieure, NDLR) de plus de 5 000 étrangers en situation irrégulière depuis les secteurs de San Diego, en Californie, et d’El Paso, au Texas", a informé le ministre dans un communiqué. (...)
Une première loi anti-immigration adoptée
La nouvelle administration américaine a aussi suspendu jusqu’à nouvel ordre toute arrivée aux États-Unis des milliers de réfugiés à travers le monde ayant demandé l’asile, y compris ceux qui l’ont obtenu.
Le ministère américain de la Justice a lui menacé les autorités locales de poursuites en cas de non-application des politiques anti-immigration de Donald Trump. (...)
Une quarantaine d’élus démocrates ont voté pour le texte, signe des tendances mouvantes sur le sujet de l’immigration au sein de la classe politique américaine.
Une promulgation dans la foulée par Donald Trump est attendue, lui qui a promis lundi dans son discours d’investiture de "renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent".
Des élus démocrates ont dénoncé le coût faramineux, selon eux, de la mesure adoptée mercredi, avançant le chiffre de 83 milliards de dollars sur les trois premières années.
"C’est beaucoup d’argent à dépenser pour un projet de loi qui va entraîner le chaos", a déclaré la sénatrice démocrate Patty Murray sur X.
Pour l’élue de gauche Alexandria Ocasio-Cortez, cette loi est une pente glissante qui va éroder encore davantage l’État de droit. (...)
Voir aussi :
- Le Mexique accueille les mesures anti-immigration de Trump avec sang-froid
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a accueilli les mesures anti-immigration de Trump avec la tête froide, sans réponse épidermique. Pour elle, il n’y a rien de nouveau, les deux pays collaborent depuis plusieurs années pour réduire le flux d’immigration illégale. "Claudia Sheinbaum veut continuer à collaborer, mais pas se subordonner", rapporte notre envoyée spéciale à Tijuana, Laurence Cuvillier.
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