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Le journal du Québec
De Miami au Guatemala, l’exil d’enfants séparés de leurs familles par Trump
#USA #ICE#expulsions #immigration
Article mis en ligne le 18 décembre 2025
dernière modification le 16 décembre 2025

Andy s’apprête à embarquer pour le Guatemala, où se trouve son père. Mais pour ce garçonnet de six ans, ce n’est pas un simple retour au pays d’origine pour des vacances : son père a récemment été expulsé des États-Unis par la police de Donald Trump.

« C’est un peu triste parce qu’ils ont emmené mon frère, et moi j’ai dû rester avec le petit pour m’en occuper », raconte Osvaldo, l’oncle d’Andy qui l’accompagne à l’aéroport de Miami, grande ville de Floride (sud-est) où résident d’importantes communautés originaires d’Amérique latine.

Ces populations sont les premières visées par la virulente politique antimigrant du président américain, qui a encore récemment redoublé de violence dans sa rhétorique. Son administration déploie en masse la police de l’immigration qui suscite la terreur avec ses agents masqués aux méthodes parfois brutales.

Après une décennie en Floride, Adiner, le père d’Andy, fait partie des nombreuses personnes expulsées depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.

Né aux États-Unis, Andy, lui, est américain. Jusqu’en novembre, il vivait avec son père. Un jour, alors qu’il venait le chercher à l’école, un policier l’arrête. Il n’avait ni visa ni permis de séjour. (...)

De Miami au Guatemala, l’exil d’enfants séparés de leurs familles par Trump (...)

« Je pense toujours à mon frère, à la raison pour laquelle ils l’ont arrêté. Et je m’inquiète aussi pour le petit », continue l’oncle, qui craint lui-même d’être interpellé.

À l’aéroport ce jour-là, Andy, sac sur le dos et petite croix autour du cou, est accompagné de six autres enfants de trois à 15 ans. Trois sont des Américains, les autres des Guatémaltèques ayant grandi en Floride.

Tous partent pour les mêmes raisons.

Le départ a été organisé par le Guatemalan-Maya Center, qui vient en aide aux familles confrontées à ce genre de situation entre les États-Unis et le pays d’Amérique centrale.

Au terminal, la militante associative Mariana Blanco s’assure que les enfants ont tout le nécessaire pour le voyage.

Parmi les enfants américains, la militante associative montre Franklin, trois ans, et son frère Garibaldi, six ans. Le cadet, portant un pull Spider-Man et un sac à dos imprimé de dinosaures, regarde autour de lui, l’air perdu. (...)

Eux aussi partent retrouver leur père, récemment expulsé de Floride. Leur mère, qui travaille du matin au soir, craint elle aussi d’être arrêtée.

Dans l’avion, les enfants seront accompagnés de deux bénévoles de l’association.

« Droits des enfants bafoués » (...)

Dans le groupe, se trouvent aussi Mariela, 11 ans, qui vivra au Guatemala avec sa mère, car son père a peur d’être arrêté, Alexis, 11 ans, qui a dû se réfugier quelques jours chez une tante éloignée, ou encore Enrique, 13 ans, qui verra sa mère pour la première fois en huit ans alors que son père est détenu par la police de l’immigration.

« Personne ne devrait subir ça, encore moins un enfant », lance la militante associative Mariana Blanco, qui dénonce une situation « triste et cruelle ». (...)

Alors que le groupe se dirige vers les douanes, Andy fait brusquement demi-tour pour serrer fort dans ses bras son oncle Osvaldo, avant de retourner avec les autres enfants.