
Cyrille Savalle cultive des céréales comme ses parents sur les terres où il a grandi, à Ailly dans l’Eure, à une différence près : en "repensant son système", il a diminué de moitié l’épandage de produits phytosanitaires, tout en conservant ses marges.
Après avoir diminué son usage d’intrants (engrais, herbicides, pesticides et fongicides) de 50%, son rendement a diminué de 15% mais ses marges brutes sont les mêmes qu’en conventionnel. (...)
Ce modèle, contrairenent au bio ou à d’autres labels, n’impose aucun cahier des charges, à part "faire en sorte de ne pas avoir à se servir de produits chimiques ou en utiliser le moins possible".
Sur 90 hectares situés à 40 km au sud de Rouen, il produit 300 tonnes de blé à l’année, mais aussi du maïs, du colza, du sarrasin, de l’orge de printemps, des pois et du lin.
Financièrement, il n’a pas perdu un centime alors qu’il pollue deux fois moins : l’agriculteur de 53 ans se dégage en moyenne un SMIC par mois. (...)
La baisse de rendement est compensée par ses dépenses moindres en achat de "phytos". (...)
La ferme Savalle fait aujourd’hui partie du réseau Dephy qui rassemble 3.000 exploitations agricoles en France engagées dans une démarche volontaire de réduction de l’usage des pesticides. (...)
"Ca marche, le modèle est pérenne", assure-t-il, "et moi ça me rend serein de polluer moins, pour mes enfants, mes voisins, les consommateurs, et aussi pour moi-même".
L’agriculteur rappelle que ses confrères sont souvent les premiers touchés par leurs propres épandages, ce pourquoi il "n’accueille pas la mise en pause du plan Ecophyto", décidée par le gouvernement après la récente crise des agriculteurs, "d’un bon oeil".
Voir aussi (3’24) :
– (terre-net) ⬇️