
Pas d’éoliennes à moins de 10 km d’un monument historique sans l’avis conforme des Bâtiments de France, tel est le sens d’une modification du texte qui doit revenir devant l’Assemblée qui supprimerait quasiment toute possibilité d’implantation d’éolienne en France.
Préservation des paysages contre promotion de l’énergie renouvelable, la querelle connaît un nouveau développement. A l’initiative du sénateur RDSE du Jura Gilbert Barbier, un amendement prévoit d’interdire l’installation d’une éolienne à moins de 10 km d’un monument historique sans l’avis conforme et systématique d’un architecte des Bâtiments de France (ABF).
Jusqu’à maintenant, cet avis des ABF n’était que purement consultatifs. Si les députés ne modifient pas le texte, l’amendement pourrait être adopté en deuxième lecture à l’Assemblée.
"Ces amendements sonneraient le glas de l’éolien (…). Un rayon de 10 kilomètres représente une aire de 314 kilomètres carrés. Comme la France compte 45.000 monuments historiques, le périmètre protégé serait de 14.130.000 kilomètres carrés, soit 21 fois plus que la superficie de la France qui n’est que de 643.810 kilomètres carrés...", a vainement plaidé la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin (Nord).
Or, chaque projet éolien fait l’objet d’études paysagères et patrimoniales qui ont justement pour objectif de tenir compte des sensibilités visuelles depuis et avec chaque monument historique afin de concilier patrimoine et développement des énergies renouvelables. Cet amendement ne sert donc à rien puisque la réglementation impose déjà la prise en compte du patrimoine, sauf à tuer une filière d’avenir et les nombreux emplois qu’elle crée de manière directe et indirecte. (...)