
Comme viennent le rappeler les inondations qui ont une nouvelle fois marqué cet hiver, marais et tourbières ont un rôle essentiel alors que la FNSEA mène un lobbying intense pour réduire leur protection.
Comme l’écrit Reporterre Malgré leur rôle essentiel d’éponge — retenant les grosses averses et restituant l’eau lors de périodes plus sèches — les marais sont devenus des boucs émissaires du ras-le-bol agricole.
En juillet dernier, le gouvernement a opté pour une cartographie fondée sur… les sites Ramsar une convention internationale de préservation des zones humides. Ce label qui reconnaît la bonne protection et gestion d’un site est loin de couvrir l’ensemble des milieux humides hexagonaux. « 55 sites sont actuellement labellisés, comme la Camargue, le Marais poitevin, ou les étangs de la Champagne humide Soit 0,75 % de la surface agricole utile.
Dans un courrier adressé au ministère de l’Agriculture, une dizaine d’organisations dénonçaient cet été cette décision qui « mettrait à bas des décennies d’effort de préservation ». Plus de 50 % de ces espaces aqueux ont disparu en France depuis 1960, aggravant les sécheresses et inondations.
Toutes les études scientifiques en attestent, les zones humides sont à la fois l’écosystème qui a le plus été détruit et dégradé, en France comme ailleurs, et celui qui est le plus critique pour l’avenir de diverses activités humaines, en particulier l’agriculture, dans le contexte de la crise combinée du climat et de la biodiversité que nous connaissons. Toutes mesures préjudiciables à la préservation et la restauration de ces milieux, véritables « assurance-vie » pour les activités humaines, doivent donc être absolument évitées. (...)