
La décision par le gouvernement japonais de remettre en service la centrale nucléaire de Sendai au Japon, au lendemain des commémorations des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, est consternante. Cette décision est une provocation à l’encontre d’une très large majorité de la population japonaise qui reste opposée à cette relance du nucléaire civil [1].
Depuis le 15 septembre 2013, toutes les centrales nucléaires japonaises sont à l’arrêt. Les mesures d’économie d’énergie, le développement des énergies renouvelables et une relance modérée (seulement 2,6% de CO2 en plus [2]) des centrales utilisant des combustibles fossiles, ont permis au Japon de répondre à ses besoins énergétiques.
Il est donc tout à fait possible de se passer du nucléaire !
L’argument principal du Premier ministre Shinzō Abe, pour justifier cette relance est le coût des importations de pétrole, gaz et charbon utilisés par les centrales électriques thermiques, or ces augmentations sont avant tout la conséquence de la dépréciation du Yen !
Au Japon comme en France, le choix de poursuivre dans le nucléaire est avant tout un choix politique, nos gouvernants considèrent à tort que le nucléaire reste une énergie d’avenir.
Ce choix est d’autant plus inacceptable qu’il sous-estime gravement les risques et conséquences des irradiations et contaminations radioactives, et les montagnes de déchets radioactifs léguées aux générations futures.
Alors qu’à Fukushima la catastrophe est toujours en cours, et dans un pays à la forte sismicité, aucune centrale n’est à l’abri d’évènements impossibles à prévoir, comment peut-on oser relancer le nucléaire ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce une décision méprisante pour la population, cynique face aux risques encourus, et déplore que le gouvernement japonais ne sache pas tirer les conséquences logiques de la catastrophe de Fukushima !