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cyberaction : Arbres courts, circuits longs et covid 19
Article mis en ligne le 30 mai 2020

S’il faut retenir deux images de l’épreuve collective dont nous ne sortons qu’à pas comptés, ce sont d’abord celle de ces soignants qui se donnent corps et âmes pour tous ces patients frappés d’un mal dont on ne connait pas le remède. Et celle de la nature si lointaine à travers la vitre derrière laquelle nous sommes confinés, et qui défile sous nos yeux dans les rues désertes à quatre pattes et à tire d’ailes. C’est le retour à l’essentiel, l’existence de chacun et de ses proches, et tout ce qui permet à ces existences de s’épanouir.

Face à cette épreuve complètement inédite, comment ne pas attendre d’élus en charge des affaires publiques que ces besoins essentiels soient pris en compte et que soient dissipés les mirages d’une consommation à tout va ? Quelles leçons en tirer alors ? La première consiste à porter tous les efforts sur un appareil de soins malmenés par des coupes budgétaires importantes en particulier à l’Hôpital de Lannion. Pour remplir sa mission, le personnel soignant attend des collectivités plus de masques et de combinaisons médicales, de lits médicalisés, d’appareils de soins, et une revalorisation des métiers que de félicitations peu suivies d’effets concrets. La deuxième leçon, faire revenir la nature en ville plutôt que de la chasser à coups de tronçonnneuses et de béton. C’est aussi privilégier le naturel dans l’alimention en favorisant les circuits courts respectueux des éco-sytèmes.

Concrètement cela implique de s’engager résolument dans la production agricole proche économe en énergie et en ressources naturelles, de financer une usine de fabrication de masques et de blouses chirurgicales certainement plus utile aux Trégorroises et Trégorrois, à plus forte raison dans le contexte actuel, qu’une usine à soucoupes flottantes exportées vers des pays lointains à la solvabilité incertaine. Et comme il faut aussi réinventer la convivialité bien mise à mal par l’isolement des uns et des autres, la puissance publique doit s’en donner les moyens et y apporter toute sa part. Cela passe par une redéfinition du programme d’aides au commerce et à l’artisanat par ilôts d’habitation, sans négliger les centres villes et en particuliers le centre de Lannion. Enfin la culture sous toutes ses formes doit être dynamisée, réinventée pour être une alternative à la frénésie de consommation.

Or, nous ne voyons pas que vous ayez retiré la moindre leçon de cette épreuve collective que nous traversons. N’avez-vous pas manifesté médiatiquement l’impatience à reprendre les chemins de l’ancien monde ? Ne reprenez-vous pas vos projets d’avant épidémie (...)

Face à cette épidémie, ni les élus, ni les associations environnementales ne répondront seuls aux grands défis qui nous attendent toutes et tous. La menace est encore devant nous. L’épidémie n’est pas finie et elle peut en cacher une autre.

C’est pourquoi, nous vous demandons d’instaurer au plus vite sur ces thèmes essentiels un débat public sous des formes nouvelles respectant les régles sanitaires et démocratiques. Cela commence par surseoir à tous les projets en cours et par réorienter le budget de Lannion Trégor Communauté vers de nouveaux impératifs qui répondent au mieux à ces deux biens essentiels qui sont la santé et la convivialité entre êtres humains et avec la nature.