
Alors que l’accident survenu en 1980 à St-Laurent-des-Eaux vient de faire l’objet d’un reportage, lors duquel Marcel Boiteux, ancien président d’EDF, a avoué le rejet de plutonium dans la Loire, et qu’une note de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire vient de paraître à ce sujet, le Réseau “Sortir du nucléaire“ rappelle qu’une école vient d’ouvrir dans les deux kilomètres autour de la centrale. Il demande au gouvernement la réalisation d’une campagne de prélèvements afin d’en tirer les mesures qui s’imposent pour la protection des riverains.
Une enquête insuffisante
Suite à la diffusion du reportage Nucléaire, la politique du mensonge ? et à l’interpellation du député Denis Baupin, le Ministère du Développement Durable a annoncé avoir diligenté une enquête. Cependant, celle-ci est uniquement destinée à établir les circonstances de l’accident et identifier l’information dont ont bénéficié les autorités de contrôle [1]. Cette étape est certes indispensable, mais insuffisante tant que les responsables, tels Marcel Boiteux, ancien président d’EDF, continuent à bénéficier d’impunité.
Surtout, cet accident n’appartient pas au passé. Le rôle des autorités ne devrait-il pas être de protéger les populations qui, 35 ans après, vivent actuellement sur un territoire très probablement contaminé ?
D’inquiétantes zones d’ombres (...)
Une école construite sur les retombées de l’accident ?
En effet, la radioactivité du plutonium et des rejets gazeux relâchés lors de l’accident de 1980 persistera encore pendant des siècles, voire des millénaires. Le plutonium qui n’a pas été emporté par le courant du « dernier fleuve sauvage d’Europe » doit toujours être présent dans les sédiments de la Loire. Par ailleurs, le Réseau “Sortir du nucléaire“ dispose d’une carte du Commissariat à l’Énergie Atomique, datée de 1999, qui laisse apparaître clairement des concentrations notables en Césium 137 dans un rayon de plusieurs kilomètres autour de la centrale. Il serait fallacieux d’attribuer entièrement cette pollution aux retombées des essais nucléaires, comme semble le faire l’IRSN.
Or de nombreuses habitations se trouvent dans ce périmètre… sans compter une école primaire fraîchement construite, qui, en septembre, a ouvert ses portes à deux kilomètres de la centrale, en pleine zone de dangers immédiats ! Et ce en dépit des actions et des mises en garde effectuées par le Réseau “Sortir du nucléaire“ et les militants du département !
Par ailleurs, des pavillons se construisent encore dans le périmètre de dangers immédiats de la centrale et des terrains à bâtir sont à vendre juste en face des anciens réacteurs de St Laurent A.
Une campagne de mesures est indispensable (...)