Les États-Unis envisagent désormais un « plan de paix » en Ukraine qui inclut la reconnaissance, par Washington, de la Crimée (annexée par Moscou en 2014) comme partie intégrante du territoire russe. Le Kyiv Independent donne la parole aux premiers concernés, dont la voix est rare : les Criméens.
Selon le média états-unien Axios, la proposition finale de l’administration Trump pour mettre fin à la guerre à grande échelle de la Russie contre l’Ukraine inclurait la reconnaissance de jure par les États-Unis du contrôle de Moscou sur la Crimée, ainsi que la reconnaissance de facto de son occupation partielle d’autres régions ukrainiennes – Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia.
La guerre de la Russie contre l’Ukraine a commencé en Crimée en 2014, lorsque Moscou a annexé illégalement la péninsule. Depuis, Moscou a activement remodelé sa composition ethnique, amenant près de un million de Russes dans la zone occupée, forçant les Ukrainiens et les Tatars de Crimée, peuple autochtone de la péninsule, à partir et persécutant ceux qui restaient. (...)
La péninsule a été transformée en base militaire et, en 2022, la Russie a utilisé la Crimée occupée comme camp de base pour son invasion à grande échelle de l’Ukraine.
L’éventuelle reconnaissance par les États-Unis du contrôle russe sur la péninsule occupée constituerait une étape sans précédent, qui permettrait à Moscou d’éviter de rendre des comptes et enverrait le signal que les frontières doivent être redessinées par la force.
Pour de nombreux Ukrainiens et Tatars de Crimée, cela signifierait qu’ils ne pourraient jamais rentrer chez eux.
Le Kyiv Independent, média ukrainien partenaire de Mediapart, a demandé à des Ukrainiens et Tatars de Crimée de raconter leur histoire, et d’expliquer ce que signifierait pour eux le fait que les États-Unis reconnaissent et soutiennent l’annexion de leur terre natale par la Russie. (...)