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Mediapart
Crédit agricole, BNP, Banque postale : le palmarès français des faux investissements verts
#banques #greenwashing
Article mis en ligne le 27 juin 2024
dernière modification le 25 juin 2024

Une enquête de Mediapart et de ses partenaires révèle que les fonds « durables » gérés en France ou contrôlés par les banques françaises ont investi plus de 21 milliards d’euros dans les entreprises parmi les plus émettrices de CO2 au monde, dont 8,8 milliards dans le pétrole.

(...) Les fonds d’investissement « verts » gérés en France ou contrôlés par des gestionnaires d’actifs français avaient investi, au dernier trimestre 2023, plus de 21 milliards de dollars dans 200 sociétés parmi les plus nocives au monde pour le climat. C’est ce que révèle une enquête menée par Mediapart, Voxeurop, et nos partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC), sur la base de données du groupe London Stock Exchange. (...)

Nous avons analysé les investissements des fonds « verts », à l’échelle européenne, dans les 25 entreprises les plus émettrices de CO2 de huit secteurs d’activités particulièrement problématiques : pétrole et gaz, automobile, aéronautique, charbon, acier et minerais, transport maritime, mode, agriculture. Mais nous avons voulu savoir ce qu’il en était plus précisément pour la France. Et il s’avère que les banques hexagonales représentent près d’un quart des investissements prétendument « verts » dans notre « top 200 ». (...)

Le plus mauvais élève est de loin le Crédit agricole (...) – c’est l’un des plus gros actionnaires de TotalEnergies.

Parmi les sept gestionnaires d’actifs français dont les fonds verts ont investi plus de 500 millions de dollars dans notre échantillon d’entreprises extrêmement émettrices, BNP Paribas arrive en seconde position avec 2,4 milliards, suivi par La Banque postale, BPCE (Banque populaire-Caisse d’épargne), Eleva Capital, l’assureur Axa et le Crédit mutuel. (...)

Un soutien assumé

Certaines banques assument totalement ce soutien contre-nature de la finance « verte » aux pétroliers, mais aussi à d’autres domaines très émetteurs de CO2, comme l’acier, le transport maritime ou le ciment. (...)

Les fonds « verts » du Crédit agricole, du Crédit mutuel et de la Banque postale ont investi entre 166 et 394 millions de dollars dans Airbus. Ceux de BPCE ont misé 96 millions dans les jets privés de Dassault. Ceux de BNP Paribas et du Crédit agricole ont investi 17 millions chacun dans le cimentier LafargeHolcim. Tandis qu’Axa, BNP Paribas et le Crédit agricole ont injecté entre 11 et 64 millions de dollars d’argent « écolo » dans la multinationale minière Rio Tinto.
(...)

Cette politique des grandes banques françaises est pourtant parfaitement légale, à cause du laxisme de la règlementation européenne sur la finance verte, qui favorise l’écoblanchiment à grande échelle. (...)

Pour justifier que leurs fonds étiquetés comme « verts » soient actionnaires d’entreprises ultra-émettrices, les banques françaises assurent qu’elles poussent ces multinationales à améliorer leurs pratiques environnementales, y compris grâce aux votes en assemblée générale (...)

En réalité, les banques françaises continuent d’injecter sans sourciller de l’argent « vert » dans des entreprises aux engagements nettement insuffisants. TotalEnergies développe ainsi de nouveaux gisements géants de pétrole et de gaz incompatibles avec l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Idem avec Airbus. (...)