Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Corée du Sud : le président déchu Yoon accusé d’avoir autorisé l’armée à ouvrir le feu au Parlement
#CoreeduSud
Article mis en ligne le 29 décembre 2024

Selon un rapport du parquet sud-coréen, l’ancien président Yoon Suk-yeol avait autorisé l’armée à ouvrir le feu pour entrer au Parlement début décembre lors de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale.

Le parquet sud-coréen a accusé, samedi 28 décembre, le président déchu Yoon Suk-yeol d’avoir autorisé l’armée à ouvrir le feu pour entrer au Parlement lors de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, à l’origine d’une grave crise politique.

Près d’un mois après ce coup de force, la quatrième économie d’Asie se retrouve dans un chaos politique qui s’est encore aggravé avec la révocation vendredi par les députés du chef de l’État par intérim en place depuis moins de deux semaines.
"Cassez la porte et sortez-les, même si ça veut dire qu’il faut tirer"

Alors que de nouvelles manifestations pro et anti-Yoon se tenaient samedi, le parquet a diffusé le rapport d’inculpation de l’ancien ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, considéré comme la personne ayant poussé le président à imposer la loi martiale. Celle-ci avait été proclamée le 3 décembre à la surprise générale, tandis que le président envoyait l’armée au Parlement.

"N’êtes vous pas encore entrés ? Que faites-vous ? Cassez la porte et sortez-les, même si ça veut dire qu’il faut tirer", a-t-il déclaré le 3 décembre lors d’un appel téléphonique avec le commandant militaire de Séoul, Lee Jin-woo, qui se trouvait près du Parlement, selon le parquet.

Après la proclamation de la loi martiale, des soldats lourdement armés avaient pris d’assaut le Parlement, escaladant des barrières, brisant des fenêtres et pour certains, atterrissant en hélicoptère.*

"Détruisez les portes avec une hache si nécessaire"

Selon le rapport de dix pages, le président a également ordonné au chef du contre-espionnage militaire, le général Kwak Jong-keun, d’"entrer rapidement à l’intérieur" du Parlement.

"Faites sortir les gens à l’intérieur de l’Assemblée, détruisez les portes avec une hache si nécessaire", a-t-il déclaré d’après le parquet, qui ajoute que le président aurait discuté de la loi martiale dès mars avec de hauts responsables militaires. (...)

Démis de ses fonctions, il fait l’objet d’une enquête pour "rébellion", un crime passible de la peine de mort, et reste officiellement président en attendant un arrêt de la Cour constitutionnelle, qui dispose de six mois pour confirmer ou infirmer la décision des députés. (...)

Yoon Suk-yeol ne répond pas aux convocations

Le Bureau d’enquête sur la corruption, qui centralise les investigations, a déjà convoqué deux fois le président déchu pour l’interroger. Mais Yoon Suk-yeol ne s’est présenté à aucune de ces convocations.

Les enquêteurs lui ont adressé jeudi une troisième convocation pour une audition dimanche matin.

Sur le plan politique, la Corée en est à son troisième dirigeant en moins d’un mois : le président par intérim en place depuis la mi-décembre, le Premier ministre Han Duck-soo, a été destitué à son tour vendredi, les députés lui reprochant d’avoir tenté d’entraver l’enquête sur le coup de force de son prédécesseur.

Le nouveau chef de l’État par intérim, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, a promis de "mettre un terme à la crise gouvernementale".

Mais la situation est inédite pour le pays, plongé dans une incertitude qui a fait plonger sa monnaie vendredi au plus bas depuis 16 ans.

Des dizaines de milliers de personnes des deux camps se sont rassemblées samedi à Séoul, les anti-Yoon portant des pancartes appelant à l’arrestation du président déchu. (...)