
Au dernier jour des prolongations de la 16ᵉ conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), les pays riches et le monde en développement ont trouvé des compromis, sauvant l’honneur après la déconvenue en Colombie. Ils ont adopté un plan de travail sur cinq ans qui permettra de débloquer des fonds pour stopper la destruction de la nature.
De longs applaudissements des délégués des quelque 150 pays ont accueilli le coup de marteau de Susana Muhamad, la ministre colombienne de l’Environnement qui présidait cette 16e conférence de la Convention sur la diversité biologique (CBD).
"Nos efforts montrent que le multilatéralisme peut être porteur d’espoir dans une période d’incertitude géopolitique qui leur est attachée", a déclaré le ministre canadien de l’Environnement Steven Guilbeault devant les délégués réunis au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).
Donner du corps à la feuille de route de Kunming-Montréal
Dans la foulée, les pays ont aussi adopté des règles et des indicateurs fiables censés mesurer et vérifier les efforts de l’humanité pour sauver la nature, d’ici la COP17, en 2026 en Arménie. (...)
Le plus emblématique de ces objectifs vise à placer 30 % des terres et mers dans des aires protégées (contre respectivement 17 % et 8 % actuellement, selon l’ONU). (...)
L’accord arraché à Rome renvoie à 2028, lors de la COP18, le soin de décider s’il faut créer un nouveau fonds dédié et placé sous l’autorité de la CBD, comme le réclament avec force les pays africains. Ou si les instruments existants, comme le Fonds mondial pour l’Environnement, peuvent être réformés pour être plus accessible et équitable pour les pays en développement.
Les pays riches – menés par l’Union européenne, le Japon et le Canada en l’absence des États-Unis, non-signataires de la Convention – sont hostiles à la multiplication des fonds, craignant une fragmentation de l’aide au développement.
Ils réclament aussi un élargissement de la liste des pays tenus de fournir de l’aide au développement, afin d’intégrer les puissances émergentes comme la Chine. La question sera examinée par le plan quinquennal adopté à Rome.