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communautés Emmaüs de Saint-André et Nieppe : les trois dirigeants condamnés à du sursis et interdits d’exercer
#Emmaus #travail #maltraitance #exploitation
Article mis en ligne le 9 juillet 2024
dernière modification le 7 juillet 2024

Après leur procès mi-juin pour travail dissimulé(1) devant le tribunal de Lille, trois responsables des communautés Emmaüs de Saint-André et Nieppe ont été condamnés à des peines d’emprisonnement avec sursis. Epilogue d’un conflit qui les opposait depuis un an à une trentaine de compagnons sans-papiers.

Le président et la directrice de la Halte-Saint-Jean à Saint-André, Pierre Duponchel et Anne Saingier(2), ainsi que le directeur de la communauté d’Emmaüs Nieppe, Alexis Kotowski, ont été condamnés en leur absence à des peines de neuf mois, un an et six mois d’emprisonnement avec sursis. Ils ont tous trois interdiction d’exercer une fonction de direction ou de gestion d’une entreprise d’économie sociale et solidaire pendant une durée de cinq ans.

Ils devront en outre dédommager les compagnons de la Halte Saint-Jean et de Nieppe partie civiles à hauteur de 1 000€ chacun. Ils sont également condamnés à verser solidairement la somme de 1 000€ à l’union départementale de la CGT 59, qui accompagnait les compagnons.
Jusqu’à un million d’euros à verser à l’Ussaf (...)

A l’annonce de cette condamnation, les quelques compagnons présents ont laissé éclaté leur joie devant le tribunal aux cris de « merci la CGT » et « merci le CSP (comité des sans-papiers, NDLR) ».

Les trois prévenus avaient comparu devant les juges lillois le 13 juin dernier lors d’un procès sous haute tension, partisans et détracteurs étant rassemblés devant le palais de justice.

Des peines plus lourdes avaient alors été requises (...)

En grève depuis un an

Des compagnons de la Halte Saint-Jean à Saint-André, ensuite rejoints par ceux de la communauté de Nieppe -29 au total –, étaient en grève depuis un an pour dénoncer ce qui selon eux n’était autre que du travail dissimulé. Étrangers sans papiers, en demande de régularisation pour la plupart, il leur était demandé de participer à « l’activité solidaire » nécessaire à la vie de la communauté (réception, tri et revente de dons) en échange du gîte, du couvert et d’un petit pécule. Eux considèrent que cela allait bien au-delà, au point de devenir un travail méritant un salaire. (...)

La crise, qui s’est depuis étendue dans d’autres communautés, au-delà du Nord, interroge le modèle même du mouvement créé par l’abbé Pierre.