
Alors que la colère agricole se fait à nouveau entendre, trois syndicats occupent le devant de la scène mais un quatrième, la Confédération paysanne, porte une voix alternative défendant le revenu des agriculteurs et les petites exploitations.
Tous les agriculteurs partagent-ils les revendications portées par la FNSEA, les JA et la Coordination rurale cet automne ? Ces trois syndicats se font le plus entendre pour ce deuxième acte de la colère agricole, notamment parce que ce sont les principaux. À eux trois, ils ont obtenu plus des trois quarts de voix lors des dernières élections professionnelles en 2019.
Mais si ce sont les plus audibles, c’est aussi parce que le quatrième syndicat de la profession, la Confédération paysanne(Nouvelle fenêtre) qui représente 20% des agriculteurs, ne porte pas les mêmes revendications. "Et il faut être honnête, la majorité des agriculteurs aujourd’hui ne sont pas syndiqués, avance Sylvain Ratheau, tête de liste de la Confédération paysanne dans la Nièvre pour les prochaines élections professionnelles en janvier prochain, donc ils sont tout simplement nulle part." (...)
Si tous les paysans rencontrent les mêmes difficultés, "on est d’accord sur le constat, mais pas sur les solutions", affirme Sylvain Ratheau, qui est lui-même éleveur de vaches charolaises dans le département bourguignon. (...)
Les prochaines actions de la colère agricole, les 9 et 10 décembre prochains, sont annoncées par la FNSEA qui veut aborder la question des revenus...
J’ai envie de dire enfin ! Ils vont parler de revenu puisqu’ils n’en n’ont jamais parlé. Ils nous parlent de normes et de mal-être qu’ils ont souvent orchestré. Aujourd’hui ils parlent de revenu, mais il faut se rappeler que ça fait 70 ans qu’ils dirigent l’agriculture et peut-être que les problèmes de revenus et de mal-être paysans, ils en ont une grande part de responsabilité.
Et justement le revenu, c’est l’un de vos combats à la Condération paysanne ?
Mais c’est l’essentiel ! Pour qu’un paysan se sente bien, déjà il faut pouvoir vivre dignement de son métier. Pour beaucoup, c’est la galère et, il faut être honnête, aussi parce qu’on les a encouragés dans un système qui les mène droit au mur.
Mais pour faire entendre la voix des agriculteurs, est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux porter des revendications communes tous ensemble ?
Sur certaines revendications, on pourrait se joindre aux autres syndicats car on est d’accord sur les constats : manque de revenus et mal-être agricole. C’est sur les solutions qu’on peine plus à trouver des accords. Et quand certains nous disent moins de normes, nous, on dit plus d’attention aux paysans puisque ce n’est pas forcément les normes qui tuent les paysans, c’est vraiment le manque de revenu.
Que propose la Confédération paysanne face au manque de revenu ?
On propose de réinstaller des paysans et de démanteler certaines grandes fermes. (...)