
Selon le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, environ 700 dossiers d’asile de Syriens sont actuellement suspendus à l’Ofpra en attendant de voir comment évolue la situation à Damas. Selon le chef de la diplomatie, des "dérogations" seraient toutefois possibles pour permettre à certains réfugiés statutaires de rentrer provisoirement dans leur pays sans perdre leur protection.
Plus de 100 000 demandes de protection internationale émanant de Syriens en exil dans l’Union européenne (UE) sont à l’étude dans les 27 pays membres, selon l’agence de l’UE pour l’asile (EUAA).
La France n’est pas la seule à avoir suspendu les étude des dossiers d’asile syriens. Dans un contexte de forte progression des partis d’extrême droite aux récentes élections, une dizaine de pays européens ont eux aussi décidé, dès la chute de Bachar Al-Assad à Damas début décembre, la même suspension.
À Paris, cette décision de suspension, a été "prise à froid, réfléchie. Elle est mal perçue dans le débat public alors qu’elle n’est pas forcément négative", avait toutefois précisé en décembre à InfoMigrants Laurent Delbos, juriste spécialisé en droit d’asile à Forum réfugiés. "C’est même le contraire de la précipitation. L’Ofpra attend de savoir s’il y a des craintes légitimes en cas de retour dans le pays. Tant qu’elle ne peut pas répondre à cette question, elle suspend ses décisions."
"Il est légitime que des Syriens souhaitent retrouver leur famille, leur maison"
Le chef de la diplomatie française a également indiqué que certains réfugiés pourraient rentrer en Syrie sans immédiatement perdre leur statut, ce que la loi française, en principe, ne leur permet pas. (...)
Environ 45 000 Syriens bénéficient du statut de réfugié politique sur le territoire français, soit 0,07 % de la population.
L’association Revivre, qui accueille depuis 2004 les réfugiés syriens en France, demande "un engagement moral, humaniste des autorités françaises, consistant à dire que les réfugiés syriens peuvent aller en Syrie sans qu’il y ait de problèmes à leur retour en France". (...)