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Ces penseuses qui portent des utopies écologistes radicales
#utopies #alternatives
Article mis en ligne le 29 juillet 2024
dernière modification le 27 juillet 2024

Contre les fantasmes technosolutionnistes, les créatrices de La Machine dans le jardin (Côtes-d’Armor) invitent à déployer utopies et imaginaires techniques écologistes, féministes et décoloniaux.

Continuer à foncer dans le mur, lancés à pleine vitesse sur des autoroutes de bitume survolées de drones et bordées de centrales nucléaires ? Ou écraser le frein et laisser son imagination s’envoler ? C’est cette voie de traverse que propose la deuxième édition du festival gratuit La Machine dans le jardin, les 27, 28 et 29 juillet à Mellionnec dans les Côtes-d’Armor.

L’objectif est d’inviter les participants à déployer de nouveaux imaginaires et utopies techniques écologistes, féministes et décoloniaux, à opposer aux fantasmes technosolutionnistes mortifères notamment portés par certains entrepreneurs milliardaires du numérique. Un chantier vaste et enthousiasmant pour ce village de quelque 400 habitants, tout de granit et volets bleus dans son écrin de campagne verdoyante. (...)

L’utopie, une « arme révolutionnaire »

Preuve s’il en faut de ce rapport ambigu de la technique et de l’imaginaire, certaines inventions ont été directement inspirées par la science-fiction. « Les outils de surveillance, les androïdes, les taxis volants… Ces objets ont été décrits de manière dystopique dans la SF. Mais les ingénieurs les ont récupérés en oubliant complètement le monde dont ils étaient issus. Et les milliardaires nous les vendent désormais comme un futur désirable », dénonce Alice Carabédian. (...)

L’utopie, une « arme révolutionnaire »

Preuve s’il en faut de ce rapport ambigu de la technique et de l’imaginaire, certaines inventions ont été directement inspirées par la science-fiction. « Les outils de surveillance, les androïdes, les taxis volants… Ces objets ont été décrits de manière dystopique dans la SF. Mais les ingénieurs les ont récupérés en oubliant complètement le monde dont ils étaient issus. Et les milliardaires nous les vendent désormais comme un futur désirable », dénonce Alice Carabédian. (...)

à travers le combat contre le nucléaire de Günther Anders, contre le système automobile d’Ivan Illich... ou celle de l’écoféminisme : entre 1980 et 2000, des centaines de femmes se sont ainsi réunies dans un campement pour la paix contre l’installation de missiles nucléaires, sur la base militaire de Greenham Common en Angleterre. Ce courant « est marqué par les luttes contre les infrastructures et les nuisances qu’elles provoquent », rappelle Fanny Lopez.
Microréseau électrique et cité circulaire autonome

Depuis les années 2000, les imaginaires effondristes, comme la collapsologie, tournés vers le risque d’anéantissement de notre société thermo-industrielle, sont aussi très actifs. Les écologistes qui les diffusent s’intéressent peu à ce que deviendront les réseaux électriques, les centrales nucléaires ou les autoroutes, ni à ce qu’on pourrait inventer pour les remplacer. « Les grandes infrastructures y sont pas ou peu présentes », observe l’historienne. Qui regrette ce manque d’intérêt pour la transformation des grandes structures productives. Car « changer de société, c’est changer d’infrastructures », dit-elle.

L’histoire de la technique est d’ailleurs traversée de projets alternatifs. (...)

La science-fiction, une alliée précieuse

Las, ces imaginaires ont été invisibilisés, marginalisés. Le modèle industriel des grands réseaux résulte non pas d’une fatalité du "progrès" mais de choix politiques. « La contre-culture a souvent été limitée à la petite échelle, caricaturée avec l’image des hippies dans leur maison autonome » (...)

« La question technique est centrale dans la science-fiction » (...)

La Machine dans le jardin s’est déjà intégrée dans les rouages de ce réseau de circulation complexe entre utopies, imaginaires et alternatives (...)