Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Ces agriculteurs « pris à la gorge » qui bloquent les routes façon Gilets jaunes
#agriculture #FNSEA #UE #Macron
Article mis en ligne le 25 janvier 2024
dernière modification le 24 janvier 2024

(...) « On n’a aucune limite, on restera ici le temps qu’il faudra ! » En attrapant une frite dans son assiette, Jérôme Delas, éleveur d’une soixantaine de bovins dans la petite commune de Samouillan, en Haute-Garonne, fait part de son mécontentement. Il est arrivé sur place dans la matinée du 22 janvier, pour aider à tenir le barrage de l’A64 au niveau de l’échangeur 27 à Carbonne.

Sous son bonnet, adossé à la glissière de sécurité, Jérôme échange avec des collègues. « Le matériel agricole coûte une fortune, toutes les charges augmentent, il y a de plus en plus de normes…. On est cernés de tous les côtés », lance-t-il. (...)

Ce camp de fortune au beau milieu de l’A64, sous un pont pour se protéger des intempéries, n’a rien à envier aux piquets de grève de la CGT ou aux ronds-points des Gilets jaunes. (...)

« le manque d’accompagnement sur les normes, qui sont toujours plus nombreuses et compliquées. On dit souvent qu’on est des pollueurs et des anti-écolos, mais on voudrait mettre en place des normes écologiques sur nos exploitations, c’est juste qu’il n’y a aucun accompagnement ou trop peu de financements pour cela ».
Éloignés des syndicats

Pour lui, la force du mouvement est l’indépendance vis-à-vis des syndicats. « La FNSEA [le syndicat majoritaire] ne soutenait pas cette opération, mais il est temps que les gens de la base puissent faire entendre leurs revendications aussi. Je n’ai pas forcément confiance dans ce syndicat quand on sait qu’Arnaud Rousseau, qui est à la tête de la FNSEA, est aussi président du groupe industriel Avril. Pour moi, on ne peut pas défendre les agriculteurs et les industriels en même temps. »

Sur ce camp, au milieu de l’A64 et face aux sommets pyrénéens enneigés, peu d’agriculteurs sont syndiqués et tous revendiquent une liberté d’action et une colère vis-à-vis de ceux qui « pondent les normes et les règles », qui sont des « gratte-papier, déconnectés du réel et surtout du monde agricole », selon Jérôme Delas, qui s’appuie sur ses collègues pour acquiescer ces propos.

Les revendications sont multiples, parfois un peu vagues, mais les agriculteurs présents sur place profitent de ce moment pour se rencontrer, échanger et partager leurs difficultés. (...)

« Le problème c’est la mondialisation et l’Europe, c’est là que toutes les normes et les décisions sont prises, il faudrait que le mouvement s’étende dans toute la France et sur tout le continent. » (...)