
Un rapport de l’Observatoire des multinationales met en lumière l’un des facteurs méconnus de la progression des idées d’extrême droite en Amérique et en France : le soutien d’un réseau états-unien de think tank libertariens, appelé Atlas.
Quel point commun y a-t-il entre le mouvement du Tea party, le Brexit, les élections de Donald Trump à la présidence des États-Unis et de Javier Milei en Argentine, ou encore le rejet d’une constitution plus progressiste au Chili ? Au moins celui-ci :beaucoup des think tanks et autres organisations qui ont mené campagne pour organiser ces mouvements ou obtenir ces victoires conservatrices sont ou ont été partenaire d’un réseau international, le réseau Atlas. C’est ce qu’on apprend dans un rapport publié aujourd’hui par l’Observatoire des multinationales.
Cette enquête de l’Observatoire des multinationales, « Le réseau Atlas-la France et l’extrême-droitisation des esprits », met en lumière le fonctionnement de cette machine idéologique. Le rapport s’appuie en partie sur des documents internes inédits, et révèle qui sont les partenaires d’Atlas dans l’Hexagone. « Certains comme l’Ifrap [la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, dirigée par la très médiatisée Agnès Verdier-Molinié, ndlr] sont omniprésents dans les médias, tandis que d’autres comme l’IFP [Institut de formation politique, ndlt] jouent un rôle clé dans la formation et la mise en réseau de leaders et porte-parole de droite et d’extrême-droite ». (...)
L’objectif de ce réseau Atlas ? « Recouvrir le monde de think tanks et d’autres organisations libertariennes pour influencer la politique en agissant sur le "climat des idées" », explique le rapport. « Si leur mot d’ordre est la "liberté", il s’agit avant tout de celle des marchés, et des partenaires importants d’Atlas ont aussi des positions ultraconservatrices sur les questions sociales ». (...)
Basta ! publie ici un extrait du rapport. (...)
Derrière le réseau Atlas, on trouve d’influents milliardaires, des magnats du pétrole et des fondations, qui défendent la dérégulation (notamment dans le domaine environnemental), mais aussi des positions ultraconservatrices (anti-avortement, anti « woke »...). On trouve aussi de grandes entreprises de secteurs comme le pétrole, le tabac ou les médicaments.
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