Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
Carola Rackete, ancienne capitaine de Sea-Watch, candidate aux élections européennes
#CarolaRakete #SeaWatch #UE #migrants #sauvetages #urgenceclimatique
Article mis en ligne le 20 janvier 2024
dernière modification le 19 janvier 2024

Carola Rackete est candidate aux élections européennes de juin prochain, sous la bannière du parti allemand d’extrême gauche, Die Linke. Cette ancienne capitaine du Sea Watch 3 était devenue en 2019 un symbole de l’aide aux migrants, après avoir forcé l’entrée au port de Lampedusa pour y débarquer 42 naufragés secourus en Méditerranée, contre l’avis de Rome. Portrait.

"Je sens que je n’ai pas d’autres choix que de m’impliquer en politique, le moment est venu", a-t-elle affirmé mardi 16 janvier au quotidien britannique The Guardian. "Voulons-nous que les partisans des droits de l’Homme et de la justice climatique soient majoritaires, ou allons-nous laisser le soin aux droitiers et aux fascistes ?" (...)

Du 6 au 9 juin, 360 millions d’électeurs répartis au sein des 27 États membres devront voter pour élire les 705 députés qui composent le Parlement européen. Et dans les sondages, l’extrême droite progresse dans de nombreux pays (...)

La capitaine qui a tenu tête à Matteo Salvini

À 35 ans, la jeune femme est connue sur la scène européenne pour son engagement envers les exilés. Le 26 juin 2019, Carola Rackete, alors capitaine du Sea Watch 3, avait forcé l’entrée dans le port italien de Lampedusa avec 42 migrants secourus au large de la Libye. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini, avait refusé de laisser accoster le navire humanitaire dans le cadre de sa politique des ports fermés. (...)

Cette désobéissance civile a valu à Carola Rackete de devenir en quelques heures une héroïne parmi les défenseurs des migrants. De nombreux internautes ont posté sa photo sur Twitter avec le célèbre vers du poète américain Walt Whitman, "Ô captain, my captain". Le chef de la Ligue Matteo Salvini l’a, lui, qualifiée d’"emmerdeuse".

Engagée dans l’ONG allemande Sea-Watch de 2016 à 2019, Carola Rackete avait fait du sauvetage une question de principe (...)

Reste que son entrée forcée dans le port de Lampedusa l’a conduite sur le chemin des tribunaux italiens. (...)

Pas de quoi impressionner la capitaine, qui avait été assignée à résidence pendant quatre jours. "Je suis prête à aller en prison pour cela et à me défendre devant les tribunaux s’il le faut parce que ce que nous faisons est juste", avait-elle déclaré à l’époque. Pour payer les frais de justice de l’ONG et de "Capitaine Carola", une cagnotte avait été ouverte : en moins de 24 heures, elle avait récolté plus de 130 000 euros.

Fin 2021, un tribunal italien a finalement abandonné toutes les poursuites contre la militante. "Carola Rackete a agi dans l’accomplissement du devoir de sauvetage prévu par le droit national et international de la mer", avait estimé la juge en charge de l’affaire, Micaela Raimondo.
Militante pour le climat

Outre la défense des migrants, Carola Rackete milite également contre le changement climatique. Son activisme l’a amené à occuper des ponts à Londres avec le collectif Extinction rebellion en 2018, ou encore à défendre les droits humains et environnementaux des communautés autochtones au nord de la Finlande. (...)

Celle qui a été comparée à des figures héroïques comme Jeanne d’Arc, et qui a reçu des éloges du Pape, a la lourde tâche de rassembler les électeurs de gauche et le parti Die Linke, en grande difficulté en Allemagne. Tout en restant fidèle à ses engagements : "Je veux partager mon mandat avec des groupes qui n’ont pas accès au Parlement : les résidents de l’UE sans passeport européen et les mouvements en provenance du Sud". (...)