Un passeur a été condamné à six ans et demi de prison par un tribunal des Canaries : en fin d’année dernière, il avait voulu abandonner des migrants à la dérive à quelques kilomètres des côtes espagnoles. Un autre canot pneumatique attendait le trafiquant un peu plus loin pour le ramener au Maroc. Face aux objections des exilés à bord, le passeur avait pris un enfant en otage et menacé de le tuer.

(...) Le trafiquant n’hésite pas à laisser les exilés à la dérive en leur donnant pour unique instruction d’appeler les sauveteurs espagnols dès que la couverture téléphonique le permettrait.

Le passeur ligoté par les migrants

Mais à bord, les migrants ne l’entendent pas de cette oreille et une rébellion éclate. Le passeur prend alors un enfant en otage, lui passe une corde autour du cou et menace de le tuer si les passagers ne le laissent pas partir.

Plusieurs migrants lui sautent dessus en pleine mer, libèrent le garçon et ligotent le trafiquant. Pendant ce temps, le canot venu du Maroc rebrousse chemin. (...)

Le canot est finalement pris en charge quelques heures plus tard par les autorités espagnoles au port d’Arrecife et le passeur est interpellé.

Lors du procès, l’accusé a nié son implication dans le trafic de migrant et affirmé qu’il était un exilé comme les autres. Selon lui, la tension dans l’embarcation serait due au manque de nourriture pendant le voyage.
Des migrants forcés de sauter dans l’eau

Les passeurs sont souvent accusés de violences envers les migrants et de mise en danger de la vie d’autrui en mer notamment. En mars dernier, trois personnes ont été arrêtées par la police espagnole, accusées d’être à l’origine de la mort de cinq exilés lors d’une traversée de l’Atlantique depuis l’ouest du Maroc. (...)