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Bruxelles saisit la Cour de justice de l’UE contre la Hongrie qui a libéré plus de 2000 passeurs de migrants
#Hongrie #UE #migrants #passeurs #immigration
Article mis en ligne le 10 mai 2025
dernière modification le 8 mai 2025

La Commission européenne a saisi mercredi la Cour de justice de l’UE contre la Hongrie pour non-respect des lois de l’UE en matière migratoire. En 2023, le gouvernement dirigé par le nationaliste Viktor Orban avait adopté un décret prévoyant la remise en liberté de milliers de passeurs. Une mesure qui "porte atteinte à l’objectif de lutter efficacement contre le trafic de migrants", selon Bruxelles.

En avril 2023, le gouvernement hongrois avait adopté un décret permettant de relâcher des centaines de passeurs emprisonnés dans les prisons du pays, à la condition qu’ils quittent le pays dans les 72 heures. Plus de 2 400 trafiquants ont été relâchés via ce texte en deux ans et expulsés de Hongrie, selon Budapest. La majorité a pris le chemin de l’Autriche, de quoi provoquer le mécontentement de Vienne qui avait renforcé ses contrôles aux frontières.
Défier la politique migratoire de l’UE

Ces trafiquants viennent du monde entier, mais la plupart des prisonniers sont originaires des États voisins comme la Roumanie, la Serbie, la Bulgarie, l’Albanie et l’Ukraine. Ils ont été condamnés pour avoir aidé des migrants à franchir de manière irrégulière la frontière, un crime dont la sanction peut aller jusqu’à dix ans de prison en Hongrie. (...)

Présentée comme une réponse à la surpopulation carcérale et un moyen de soulager le contribuable hongrois, cette mesure était également une façon de défier la politique migratoire de l’Union européenne (UE).

Elle a été maintes fois dénoncée par l’exécutif européen, qui assure qu’aucune disposition n’est prévue pour surveiller l’application de la peine de détention des passeurs hors de la Hongrie. Et que cela revient donc à les relâcher dans la nature.

"Ce décret gouvernemental porte atteinte à l’objectif de lutter efficacement contre le trafic de migrants, au facteur dissuasif de la législation des facilitateurs de l’UE et aux efforts conjoints de l’UE pour lutter contre le trafic de migrants", indique le communiqué de la Commission européenne.

Multiples condamnations

Pour s’y opposer, Bruxelles avait entamé en juillet 2023 une procédure d’infraction contre la Hongrie et lui avait adressé une lettre de mise en demeure. Budapest, qui avait deux mois pour y répondre, n’a jamais daigné se conformer au droit de l’UE. (...)

Sous l’égide de Viktor Orban, la Hongrie a opté pour une ligne dure envers l’immigration illégale. Depuis des années, le dirigeant nationaliste est dans le viseur des institutions européennes. Il s’oppose à l’arrivée de migrants extra-européens et dit vouloir "défendre" une Europe "chrétienne". Depuis la crise migratoire de 2015, il a bâti des clôtures aux frontières hongroises et restreint le dépôt des demandes d’asile aux ambassades à l’étranger.

Sa politique lui a valu plusieurs condamnations de la justice de l’UE. (...)

La Hongrie s’est par ailleurs opposée au Pacte européen sur la migration et l’asile, une grande réforme adoptée mi-mai par l’UE prévoyant notamment un mécanisme de solidarité obligatoire envers les États membres confrontés à une pression migratoire. Cette solidarité peut se traduire par l’accueil de demandeurs d’asile ou par une contribution notamment financière.

Plus généralement, la Hongrie est dans le collimateur de l’UE pour des atteintes aux principes de l’État de droit. (...)