
Dénonçant une "chasse aux sorcières" contre l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, allié d’extrême droite jugé pour tentative de coup d’État, Washington a annoncé des droits de douane punitifs de 50 % sur les produits brésiliens ainsi que de nouvelles sanctions contre un juge de la Cour suprême. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a promis de défendre la souveraineté de son pays.
(...)Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a riposté, s’engageant mercredi à défendre la souveraineté de son pays contre la décision du président américain.
Ce jour est un "jour sacré de la souveraineté", a-t-il déclaré lors d’une cérémonie officielle à Brasilia, promettant de "défendre (...) la souveraineté du peuple brésilien face aux mesures annoncées par le président des États-Unis". (...)
Mercredi, Juanita Goebertus, la directrice pour les Amériques de Human Rights Watch, organisation internationale de défense des droits humains, a déclaré que les droits de douane et sanctions imposés par les États-Unis au Brésil constituaient une "violation flagrante de l’indépendance judiciaire" du pays. (...)
Ces sanctions entraînent le gel de l’ensemble des avoirs détenus par Alexandre de Moraes aux États-Unis ainsi que l’interdiction pour des citoyens ou entreprises américaines de faire affaire avec le juge brésilien, sous peine de poursuites. (...)
Elles viennent compléter celles annoncées par le département d’État le 18 juillet, qui visaient tous les juges de la Cour suprême ainsi que leurs proches parents, qui sont tous désormais interdits d’entrer aux États-Unis.
"Que cela serve d’avertissement à ceux qui voudraient bafouer les droits de leurs concitoyens. Une robe de juge ne peut pas vous protéger", a réagi sur X le secrétaire d’État américain, Marco Rubio. (...)
Le gouvernement brésilien a qualifié ces sanctions d’"arbitraires" et d’"injustifiables", et y voit "une attaque grave et inacceptable contre la souveraineté" du Brésil, d’après un communiqué de l’Agence brésilienne pour la défense légale de l’Etat (AGU).
Le clan Bolsonaro "très reconnaissant" (...)
Jair Bolsonaro, allié de Donald Trump, est poursuivi dans son pays pour une tentative présumée de coup d’État après sa défaite lors de l’élection de 2022. Son procès doit s’achever dans les prochaines semaines et l’ex-chef d’État (2019-2022), âgé de 70 ans, risque plus de 40 ans de prison.
Outre le port d’un bracelet électronique, Jair Bolsonaro est contraint de rester chez lui soirs et week-ends, et interdit de recourir aux réseaux sociaux et de contacter ambassades et autorités étrangères. (...)
Les autorités brésiliennes ont également adopté une posture très ferme concernant la lutte contre la désinformation, la Cour suprême ayant durci en juin dernier la régulation des réseaux sociaux.
Le juge Moraes avait bloqué durant 40 jours le réseau X au Brésil, jusqu’à ce que le réseau du multimilliardaire Elon Musk se conforme aux ordres de supprimer des comptes accusés de diffuser des infox.
Pour les mêmes raisons, il a ordonné en février le blocage de la plateforme vidéo Rumble, prisée des conservateurs américains.