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Bottes, serviettes hygiéniques : ces objets absurdes confisqués aux antibassines
#megabassines #eau #lessoulevementsdelaterre #antibassines #repression
Article mis en ligne le 1er août 2024
dernière modification le 30 juillet 2024

Les centaines d’objets confisqués par la gendarmerie durant le Village de l’eau des militants antibassines ont commencé à être restituées à leurs propriétaires. Révélant une forme d’amateurisme et un déni de justice.

« Un couteau à beurre, des écussons, une bouteille de sirop, un imperméable kaki... » Sur l’air de La Complainte du progrès de Boris Vian, le porte-parole de Bassines non merci, Julien Le Guet, égraine la liste best-of des objets les plus absurdes confisqués durant la semaine d’action antibassines du 16 au 21 juillet. Son public ? Des dizaines de militantes et militants en file indienne devant la gendarmerie de Sauzais-Vaussais, à côté de Melle, venus récupérer leurs effets personnels lundi 22 juillet.

De nombreux médias avaient relayé les stupéfiantes statistiques tambourinées par le ministère de l’Intérieur : 5 000 contrôles, plus de 400 « objets dangereux » confisqués en deux jours à peine... Mais sur le parking visiteur de cette gendarmerie giflée par les passages de poids lourds, la glorieuse lutte contre l’écoterrorisme prend des airs de brocante d’accessoires de camping. (...)

« Armes par destination », était le refrain de ces saisies. Même sort pour tous les matériels de protection : masques, lunettes, bouchons d’oreille, parapluies ont fini confisqués par centaines. Des vêtements noirs, aussi, assez pour vêtir un escadron. La gendarmerie a joué la fashion police. (...)

Privés de justifications légales, les citoyens partagent les interprétations hasardeuses des gendarmes. Un feutre Posca noir ? « Lancé assez fort au visage, cela peut blesser un agent », aurait-on répondu à une jeune femme. Quant aux serviettes hygiéniques, elles « peuvent faire office de masque ». (...)

Si l’on peut en rire, le mélange d’arbitraire et d’amateurisme ronge les nerfs des militants. Dans les éboulements de sacs-poubelles qui dégueulent des garages à l’arrière de la gendarmerie, des agents pataugent, désemparés, à la recherche d’un numéro de dossier. Des dizaines de scellés ont été perdus, des objets cassés. « Vous m’écrivez et je l’enverrai à mes frais à la gendarmerie la plus proche du domicile », tente de concilier le colonel de gendarmerie à une femme qui brandit par-dessus la grille son passeport sur lequel il a appliqué un post-it avec une adresse électronique. « On n’a aucune garantie ! », tempête-t-elle en retour avant de demander un procès-verbal jamais remis. (...)

« De toute façon, après ça, beaucoup de gens n’ont plus envie d’entendre parler de la police. »