
L’exploitation forestière illégale représente entre 15 et 30 % du bois commercialisé dans le monde pour une somme estimée entre 51 et 152 milliards de dollars par an. C’est un phénomène majeur qui menace nombre d’écosystèmes, notamment les forêts tropicales primaires qui sont de véritables trésors de biodiversité. La coupe illégale de bois est en effet souvent la première étape d’un système de déforestation plus global.
(...) Entrée en vigueur du règlement européen contre le bois illégal en 2013 (...)
Ce règlement impose donc une obligation de résultats (plus aucun bois coupé illégalement ne doit être commercialisé dans l’UE), mais aussi une obligation de moyens. Selon ce règlement, les entreprises important du bois dans l’UE doivent en effet mettre en place un système de “diligence raisonnée”. Ce système est constitué d’un ensemble de mesures de gestion des risques qui permettent à l’entreprise de s’assurer qu’elle ne place pas de bois coupé illégalement sur le marché de l’UE.
Face au trafic illégal de bois, la très lacunaire action européenne (...)
Résultat : dans le bilan du règlement qu’elle tirait en 2021, la Commission européenne évoque une application « inégale » du règlement au sein de l’Union et indique qu’il « n’a pas eu d’effet notable sur le volume des importations de bois provenant de sources connues pour présenter un risque élevé » (...)
Deux procès historiques intentés par Greenpeace qui mettent le secteur du bois face à ses responsabilités (...)
Ces deux condamnations sont un message fort adressé à l’industrie du bois : elles marquent la fin de l’impunité pour les entreprises faisant commerce du bois et de ses produits dérivés. Par ailleurs, ces affaires doivent aussi servir de leçon pour l’application du règlement sur la déforestation qui entrera pleinement en vigueur en décembre 2024.
Face au trafic de bois illégal, l’État français doit agir et faire appliquer le règlement scrupuleusement (...)
Grâce à notre travail de recherche et aux enquêtes judiciaires liées à ces deux affaires, nous avons eu la confirmation que les autorités françaises ont déployé des moyens minimes pour faire respecter ce règlement qui s’attaque pourtant à un sujet environnemental de premier plan (...)
En plus de la faiblesse des moyens alloués à l’application de règlement, nous avons constaté de profondes incohérences dans les rares rapports de contrôle que nous avons pu consulter. (...)
L’État fait par ailleurs preuve d’une opacité totale et entrave les travaux de recherche qui sont faits par la société civile sur le sujet. (...)
Tirer les leçons de la législation sur le bois illégal pour un règlement européen sur la déforestation efficace (...)