
Dans la continuité des actions menées ces 5 dernières années, ce samedi 29 mars 2025, une centaine de militant·es sont venu·es de toute la France pour bloquer l’aéroport de Chambéry Savoie Mont-Blanc. Cette action non-violente, à l’initiative de l’association Attac Savoie et du collectif Extinction Rebellion Chambéry, a pour but de dénoncer l’irresponsabilité sociale et environnementale de nos décideurs publics et de l’industrie du ski, notamment au regard de l’urgence climatique.
Chaque année, les sports d’hiver sont responsables de l’émission de 800 000 tonnes de CO2. Dévaler les pistes à grande vitesse ou simplement profiter de son spa d’altitude ne sont pas sans conséquence sur l’environnement. On peut évoquer l’artificialisation des sols, la déforestation et destruction des habitats naturels, la pression sur les ressources en eau, etc... Or, c’est le transport qui représente la plus grande part des émissions liées au ski : selon une étude réalisée par l’Association nationale des maires de stations en montagne (ANMSM) et l’ADEME, 57% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’un séjour aux sports d’hiver proviennent du transport des vacanciers, contre 2% pour le ski lui-même, ses canons à neige et remontées mécaniques(1).
Dans un monde où les enjeux climatiques devraient être au cœur des préoccupations, voyager en avion vers les stations de ski est une aberration écologique et sociale. (...)
À cela s’ajoutent les impacts concrets sur la qualité de vie des riverain·es de l’aéroport, et plus largement du Lac du Bourget et de Chambéry, tant en hiver avec l’activité « sports d’hiver » qu’en été avec les vols incessants pour le parachutisme. L’aéroport de Chambéry génère une pollution atmosphérique, visuelle et sonore sur le territoire, pour satisfaire une clientèle « haut de gamme ». En effet, 43% des passagers sont de catégorie socio-professionnelle supérieure(5). Ces conséquences néfastes sur la qualité de vie des savoyards ne leur amènent que peu de retombées économiques, surtout partagées entre Vinci - gestionnaire de la plateforme jusqu’en 2029 - et ses actionnaires, les compagnies aériennes et les stations de ski.
Le transport représente la plus grande part des émissions liées au ski, mais cette industrie n’est pas néfaste que d’un point de vue « carbone ». En effet, l’aménagement des pistes implique l’abattage d’arbres et la modification des reliefs, détruisant ainsi la biodiversité. (...)
L’activité de l’aéroport de Chambéry Savoie Mont-Blanc est incompatible avec l’urgence écologique et renforce les inégalités sociales et économiques. (...)
Par cette action non-violente, en bloquant l’accès à l’aéroport, les militant·es s’opposent à l’industrie aéroportuaire du ski, polluante et réservée à une clientèle aisée. Iels souhaitent ainsi visibiliser l’accessibilité des domaines de montagne comme un défi majeur pour rendre le tourisme d’altitude plus vertueux sur le plan écologique. À l’échelle nationale et locale, des solutions pourraient être envisagées. La mise en place de davantage de moyens de transports collectifs propres, par exemple.
Nos revendications :
Arrêter l’activité commerciale et de loisirs de l’aéroport de Chambéry Savoie Mont-Blanc (jets, charters, parachutisme) ; Réduire drastiquement le recours au transport aérien aux rares cas d’extrême nécessité ; Taxer lourdement les carburants utilisés en aviation ; Réaffecter ces moyens vers la promotion et dans l’investissement des transports moins polluants ; Généraliser les offres de transport « train + bus » pour se rendre en station ; Accompagner la reconversion des salarié·es du secteur aérien et des sports d’hiver pour préparer la Savoie au futur.
Nous invitons enfin toutes les personnes à rejoindre les mobilisations locales pour multiplier ces opérations non violentes, festives et porteuses de valeurs puissantes dans notre combat pour la sauvegarde du vivant, et remercions l’ensemble des participant·es pour leur force et leur bienveillance.