Alors que Jean-Luc Mélenchon a ouvert la porte à un soutien sans participation de La France insoumise à un gouvernement Lucie Castets, celle-ci a été chaleureusement accueillie aux Amfis d’été du mouvement. Elle a sommé Emmanuel Macron de prendre une décision sans plus de consultations.
« Forte », « sincère », « claire », « dans la rupture ». Les militant·es de La France insoumise (LFI) rivalisent d’adjectifs élogieux, ce 24 août à propos de Lucie Castets. La candidate à la primature du Nouveau Front populaire (NFP) vient de donner une conférence d’une heure et demie aux Amfis du mouvement – après un passage aux universités d’été du Parti communiste français (PCF) et aux journées d’été des Écologistes –, et les troupes de Jean-Luc Mélenchon lui ont fait plus que bon accueil : « Elle nous inspire confiance pour représenter notre programme et nos idées », résume Sébastien, militant à Saint-Marcellin (Isère).
C’est une bonne chose car depuis quelques heures, Jean-Luc Mélenchon a émis l’hypothèse qu’elle gouverne au nom du Nouveau Front populaire (NFP) sans ministres LFI. Il a en tout cas posé la question aux macronistes, semblant prêts à faire ce sacrifice, puisque le camp présidentiel en fait un point bloquant : « Si le gouvernement de Lucie Castets ne comportait aucun ministre insoumis, vous engageriez-vous à ne pas voter la censure et à lui permettre d’appliquer le programme ? » Depuis, l’étau s’est soudainement resserré sur le camp présidentiel, dont la réponse tarde à arriver.
« Emmanuel Macron ressemble de plus en plus à une noix au milieu d’un casse-noix, sourit le député LFI Hadrien Clouet. On va vite découvrir si les macronistes sont des menteurs qui cherchent des prétextes depuis le début, ou s’ils sont prêts à ce que le programme du NFP s’applique. »
L’impatience du NFP
Entourée de Manuel Bompard, Manon Aubry, Éric Coquerel et d’autres députés insoumis, Lucie Castets a repris la balle au bond devant la presse, entre loyauté totale au collectif du NFP et accentuation de la pression sur Emmanuel Macron : « Les quatre forces politiques du NFP ont vocation à gouverner. Nous sommes la seule coalition qui a un programme et une candidate. J’ai entendu les déclarations de Jean-Luc Mélenchon. Il a posé une question. J’attends la réponse », a-t-elle déclaré, jugeant qu’il serait « irresponsable » de la part d’Emmanuel Macron de refaire un tour de consultations après celles de la veille. (...)
Devant la salle comble du palais des Congrès, Lucie Castets a rapporté qu’Emmanuel Macron lui avait demandé si elle gouvernerait avec des ministres insoumis.
« Il semble toujours tenté par le fait d’agir comme un sélectionneur d’une équipe. Alors nous lui avons rappelé que le NFP n’est pas à la vente à la découpe. Les quatre partis se sont présentés unis, et ils le resteront », a lancé Lucie Castets, généreusement applaudie. « Enfin, nous lui avons dit qu’il n’y avait pas d’alternative. S’il choisissait contre la logique d’une démocratie parlementaire de ne pas demander au NFP de former le gouvernement, il n’y aurait qu’un seul vainqueur : l’extrême droite », a-t-elle ajouté. (...)