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France TV Info
Aux Etats-Unis, le président de la Cour suprême contredit Donald Trump après des attaques contre un juge
#USA #Trump #CourSupreme
Article mis en ligne le 19 mars 2025

Le président américain a appelé à "destituer" un magistrat qui a ordonné la suspension d’opérations massives d’expulsion de migrants.

Le président de la Cour suprême américaine a pris le contre-pied de Donald Trump, mardi 18 mars, après que ce dernier a appelé à "destituer" un juge ayant ordonné la suspension d’opérations d’expulsion massives de migrants. "Depuis plus de deux siècles, il est établi que la destitution n’est pas une réponse appropriée à un désaccord concernant une décision judiciaire", a déclaré John Roberts dans un communiqué cité par des médias américains.

(...) L’attaque du président des Etats-Unis vise un juge fédéral de Washington, James Boasberg. Saisi en urgence, le magistrat avait ordonné samedi la suspension pendant 14 jours de toute expulsion de migrants, et en particulier exigé d’interrompre une opération particulièrement spectaculaire vers le Salvador, concernant quelque 200 membres suspectés d’appartenir à un gang vénézuélien. (...)

Lire aussi :

 (RFI)
Le président de la Cour Suprême recadre Trump après son appel à destituer un juge

(...) C’est une prise de position rarissime. «  L’impeachment n’est pas une réponse appropriée pour des désaccords concernant une décision judiciaire  », a déclaré le juge conservateur John Roberts, en réponse aux critiques virulentes de Donald Trump contre un magistrat fédéral. Le président de la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, a souligné que la procédure d’appel «  existait pour cette raison  », rappelant ainsi le cadre institutionnel prévu pour contester une décision de justice. (...)

Séparation des pouvoirs

« Ce juge, comme beaucoup des juges corrompus devant lesquels je suis forcé de comparaître, devrait être destitué », a alors réclamé le milliardaire sur sa plateforme Truth Social, estimant faire « seulement ce que les électeurs ont demandé ». Ce juge « n’a pas été élu président », a-t-il martelé, en le qualifiant de « gauchiste radical dérangé, fauteur de troubles et agitateur ». Un appel entendu par l’élu républicain Brandon Gill, qui a annoncé sur X avoir déjà lancé la procédure de mise en accusation devant la Chambre des représentants du juge Boasberg, qualifié de « militant radical ».

Les propos de John Roberts marquent la volonté de préserver l’indépendance du pouvoir judiciaire, à un moment où Donald Trump multiplie les critiques à l’encontre des juges qui bloquent ses politiques. Son refus potentiel d’obéir aux décisions judiciaires, comme il l’a fait en appelant à la révocation d’un magistrat – une première depuis le début de son nouveau mandat, laisse toutefois craindre une crise constitutionnelle où la justice ne serait plus un contre-pouvoir.

 (Mediapart/AFP)
La Cour suprême tance Trump après des attaques contre un juge

(...) De nombreux décrets pris par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier ont été attaqués en justice, et souvent suspendus par des magistrats estimant que le président américain outrepassait ses prérogatives.

Le milliardaire républicain assure au contraire que ce sont les juges qui sortent de leur rôle pour l’empêcher d’appliquer son programme, en particulier en matière d’immigration et de réforme budgétaire.

Si ce n’est pas la première fois que Donald Trump, premier président des Etats-Unis condamné au pénal, s’en prend à l’institution judiciaire dans son ensemble, accusée d’être biaisée contre lui, il semble avoir franchi un nouveau palier en appelant à révoquer un magistrat en particulier. (...)

Les juges fédéraux sont nommés à vie par la présidence américaine. Il appartient à la Chambre des représentants de lancer une éventuelle procédure de destitution, mais le magistrat visé ne peut être démis de ses fonctions qu’après un procès et un vote du Sénat à la majorité qualifiée, autant dire un processus très lourd et qui n’a quasiment aucune chance d’aboutir dans un paysage politique ultra-polarisé.

Peu après le message posté par Donald Trump, un élu républicain du Texas, Brandon Gill, a toutefois affirmé sur X que la procédure de destitution serait initiée « très bientôt ».

La destitution d’un juge fédéral est extrêmement rare. La dernière en date remonte à 2010.