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France24
Aux États-Unis, des habitants de la "Beverly Hills mexicaine" s’opposent aux raids anti-immigration
#USA #Trump #migrants #immigration #rafles
Article mis en ligne le 28 juin 2025

Le 11 juin, la ville de Downey, en Californie, a été secouée par un raid de la police de l’immigration américaine, l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), qui s’est conclu par plusieurs arrestations. La rédaction des Observateurs de France 24 a échangé avec une habitante qui est intervenue lors d’un incident, menant à la libération d’un homme.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des agents masqués procéder à des arrestations le 11 juin à Downey, une ville de Californie située à environ 20 kilomètres au sud-est du centre-ville de Los Angeles. Downey est surnommée la "Beverly Hills mexicaine" en raison de sa population majoritairement hispanique.

Ces arrestations ont notamment eu lieu dans deux stations de lavage et sur le parking d’une église. Selon les médias locaux, les agents de l’ICE ont arrêté ce jour-là au moins 12 personnes travaillant dans différents commerces.

Des vidéos montrent également des résidents s’interposant lors de certaines arrestations. "Honte à vous ! Vous n’êtes pas obligés de faire ça", s’exclame par exemple l’un d’eux. (...)

Certains résidents ont également questionné la légalité de ces arrestations. "Est-ce que vous avez un mandat ? Nous avons des droits. Vous ne pouvez pas être sur notre propriété privée sans un mandat. Quel est votre numéro de matricule ?", interpelle une personne dans une autre vidéo publiée sur Facebook. (...)

"Ce n’est tout simplement pas juste de stéréotyper quelqu’un en se basant sur son apparence"

Lors de l’une de ces arrestations, des résidents sont intervenus, ce qui a conduit à la libération d’un homme. La scène a été filmée par Melyssa Rivas, une habitante de 31 ans.

Elle a expliqué à la rédaction des Observateurs de France 24 que l’homme avait été poursuivi alors qu’il quittait son travail dans une station de lavage automobile. Il aurait tenté de s’échapper à vélo avant que les agents ne l’attrapent, le faisant chuter. (...)

Ils disent qu’ils expulsent des criminels. Ce n’est pas vrai. Ils visent toutes les personnes qui correspondent au stéréotype de ce à quoi, selon eux, un immigrant ressemble. Ils ne connaissent pas leur histoire, ils ne savent pas qui ils sont. (...)

L’identité des agents questionnée

Melyssa Rivas fait aussi part d’inquiétudes quant à l’identité des agents ayant poursuivi l’homme.

Ils avaient tous le visage couvert. Nous ne pouvions voir que leurs yeux. Ils portaient tous des chaussures de sport ordinaires et des jeans, ce qui ne correspond à aucune tenue des forces de l’ordre. Ils avaient une chemise ordinaire et juste un gilet où il était écrit "Police". Mais ça ne fait pas de vous un policier, n’est-ce pas ? Je ne vois pas de badge. Je ne vois aucun équipement professionnel. Je ne vois rien. Et tous les vans étaient des fourgons ordinaires, des fourgons sans inscription.

Pour être honnête, il existe des groupes haineux dans ce pays. S’ils décident de s’habiller comme ça, ils peuvent enlever des habitants, que nous ne reverrons jamais.

Notre observatrice n’est pas la seule à soulever cet élément. (...)

La pasteure Tanya Lopez, qui était intervenue lors d’une arrestation sur le parking de la congrégation Downey Memorial Christian Church, a tenu une conférence de presse pour condamner l’incident.

"Je suis moi-même mère, fille d’immigrants de première génération. Ce n’est pas seulement un problème d’immigrants. Qui sait si cet homme n’était pas citoyen ? Ils ne le laissaient répondre à aucune question ni fournir aucune pièce d’identité", a déclaré la pasteure. "Nous répondrons à cette cruauté par l’amour, la justice et la compassion, car nous résistons de manière non violente à cette oppression. Nous avançons avec le courage de nos convictions. Et nous disons que ce n’est pas la bonne voie." (...)

Interrogé par des médias locaux, Mario Trujillo, un conseiller municipal de Downey, a déclaré que ces descentes créaient "le chaos et la peur".

Il faisait partie de la vingtaine de maires qui se sont joints à la maire de Los Angeles pour demander l’arrêt des raids de l’ICE le 11 juin.

Tout en dénonçant les méthodes des agents fédéraux, Melyssa Rivas "précise" que "toutes les forces de l’ordre ne soutiennent pas" ces arrestations. (...)

Des raids contre les immigrés suspendus ?

Le président Donald Trump a annoncé le 12 juin qu’il suspendait les raids de l’ICE dans les fermes, les restaurants et les hôtels, en réponse notamment aux préoccupations liées à l’impact économique de ces arrestations sur des secteurs fortement dépendants de la main-d’œuvre immigrée.

Mais selon le Washington Post, les responsables de l’immigration auraient annulé cette directive quatre jours plus tard.