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France TV Info
Aussitôt décrétée par l’Etat, l’interdiction de TikTok contournée en Nouvelle-Calédonie
#NouvelleCaledonie #Kanaky #reseauxsociaux #VPN
Article mis en ligne le 23 mai 2024
dernière modification le 22 mai 2024

Le conseil d’Etat a donné hier (21mai) 24 heures au gouvernement pour justifier la décision d’interdire TikTok en Nouvelle-Calédonie. Ce réseau social est bloquéedepuis le 15 mai, en Nouvelle-Calédonie. La mesure a été justifiée par l’Etat dans le but de contrer les communications entre émeutiers. Mais une fois appliquée, l’interdiction a aussitôt été contournée par les internautes calédoniens.

(...) Dès son entrée en vigueur, mercredi 16 mai, la mesure d’interdiction décrétée par le gouvernement national a été contournée à l’aide de VPN, comme "virtual private network".

Ces "réseaux privés virtuels", facilement téléchargeables sur les téléphones, permettent de prendre une adresse IP (Internet protocol), basée dans un pays étranger, en Australie ou à Singapour par exemple, là où TikToK n’a pas été interdit (...)

Et pas besoin d’être un crack en informatique pour contourner l’interdiction. (...)

Preuve que cette interdiction décidée par Paris n’a pas fonctionné, des vidéos et des "live" tournés en Calédonie, pour évoquer les émeutes, continuent de circuler sur TikTok. (...)

"Pour que cette interdiction soit totalement efficace, il aurait fallu bloquer aussi les VPN. Le problème, c’est que ces réseaux privés virtuels sont très utilisés pour le télétravail", témoigne un cadre de l’OPT. Or, depuis le début des violences, la plupart des Calédoniens travaillent à domicile. Bloquer les VPN aurait donc paralysé un peu plus l’économie et les communications du pays.

Snapchat déjà visé après la mort de Nahel (...)

Facebook deux fois plus populaire que TikTok

L’objectif annoncé par le Premier ministre Gabriel Attal était de calmer les violences qui secouent le Caillou depuis le 13 mai. Et ce, en empêchant les émeutiers et les militants indépendantistes de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) d’échanger des informations sur ce réseau social. Pourtant, Facebook est de loin la plateforme la plus populaire dans l’archipel. Presque neuf Calédoniens sur dix l’utilisent, contre la moitié pour TikTok, même si la plateforme chinoise reste très prisée des jeunes.

Le Conseil d’Etat saisi

Autres craintes exprimées par la France : les tentatives d’ingérence et de désinformation de l’Azerbaïdjan dans le dossier calédonien. Des faits démontrés, indique le rapport Viginum, mais uniquement sur Facebook et X. La plateforme TikTok, elle, ne semble pas concernée.

Plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l’homme, ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour contester la légalité de cette décision gouvernementale, au regard des dispositions de l’état d’urgence. La plus haute juridiction administrative a finalement décidé mardi 21 mai à Paris de donner un délai de 24 heures au gouvernement pour motiver l’interdiction de TikTok en Nouvelle-Calédonie, et apporter des preuves du rôle supposément joué par le réseau social dans les violences qui touchent l’archipel depuis huit jours.