
Manuel Valls, ministre des Outre-mer, a reconnu jeudi "qu’aucun accord n’a été conclu" entre indépendantistes et non-indépendantistes concernant l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Ces négociations dans l’impasse, menées sous l’égide de l’État, ont eu lieu un an après les très violentes émeutes au cours desquelles 14 personnes ont été tuées.
(...) Depuis le dernier référendum d’autodétermination de 2021, boycotté par les indépendantistes, la situation politique est figée dans l’archipel. Ce scrutin a laissé le processus politique sans issue claire, jusqu’à provoquer les émeutes de mai 2024 qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d’euros de dégâts, sur fond de crise économique aiguë. (...)
Deux projets présentés, "aucun n’a pu recueillir de consensus"
Les négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie avaient été relancées début 2025. Plusieurs cycles de discussion ont eu lieu et l’ancien Premier ministre a effectué trois déplacements sur place, parvenant à remettre autour de la table deux camps aux positions difficilement conciliables et qui ne se parlaient plus. (...)
"Nous avons essayé de relever les défis de la mise en œuvre de l’autodétermination et de la fin du processus de décolonisation, tout en intégrant évidemment les résultats des trois referendums" d’autodétermination de 2018, 2019 et 2021, qui avaient vu la victoire du non à l’indépendance, a déclaré Manuel Valls
Au cours du dernier cycle de négociations, deux projets ont été examinés en profondeur, a expliqué le ministre. "L’un fondé sur une souveraineté avec la France", défendu par l’État, et "l’autre basé sur le fédéralisme au sein de la République française", porté notamment par les Loyalistes, l’une des branches des non-indépendantistes.
Mais "aucun projet n’a pu recueillir de consensus", a regretté Manuel Valls. Le projet des Loyalistes, selon lui, "mettait en cause, à nos yeux, l’unité et l’indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie", à travers "un projet de partition de fait". (...)
Le projet présenté par le gouvernement, qui prévoyait une "double nationalité, française de droit et calédonienne", ainsi qu’un "transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes", avait suscité l’indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu’il revenait de fait à acter l’indépendance du territoire.
Le transfert des compétences régaliennes, "gros point de blocage" (...)
faute d’accord politique, l’État entend désormais avancer dans le cadre juridique existant. Le gouvernement devra "examiner le projet de convocation et d’organisation des élections provinciales conformément au cadre juridique actuellement en vigueur", a indiqué Manuel Valls. Ces élections, qui déterminent la composition du gouvernement local, doivent théoriquement se tenir avant fin novembre. (...)