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Mediapart
Au procès des assistants du RN, Louis Aliot en grande difficulté
#RN #assistantsparlementaires #parlementEuropeen #correctionnelle
Article mis en ligne le 31 octobre 2024
dernière modification le 30 octobre 2024

L’actuel maire (RN) de Perpignan n’a pas réussi à justifier de la réalité du travail effectué par l’un de ses anciens assistants au Parlement européen, ce mardi au tribunal judiciaire de Paris.

Après l’avoir entendu dérouler son impressionnant CV, on se disait que Louis Aliot allait délivrer une prestation de haut niveau, ce mardi 29 octobre, à la barre de la 11e chambre correctionnelle de Paris. À 55 ans, cet homme à l’allure robuste, docteur en droit public, a successivement été universitaire puis avocat. Il a exercé d’éminentes fonctions dans son parti – le Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN) – et a honoré quasiment tous les mandats électifs possibles en politique (conseiller municipal, conseiller régional, maire, député et député européen).

Mais il faut bien l’avouer, l’actuel édile de Perpignan (Pyrénées-Orientales) a déçu, en donnant de piètres explications sur l’emploi d’un de ses assistants au Parlement européen qu’il avait recruté de juillet 2014 à février 2015, et qui lui vaut d’être jugé, avec d’autres, pour détournement de fonds publics.

Cet assistant parlementaire, Laurent Salles, était en fait à l’époque un permanent du FN, avec le titre d’assistant de Yann Le Pen à la « délégation nationale aux grandes manifestations » du parti. Ni lui ni Louis Aliot n’ont pu fournir la moindre trace d’un travail effectif du premier pour le second. En huit mois, ils n’ont échangé qu’un coup de téléphone, un SMS, et à peine huit courriels portant sur des questions de contrat de travail. Fâcheux.

Pendant l’instruction, Louis Aliot avait refusé de répondre aux questions des enquêteurs puis des juges d’instruction. Laurent Salles, pour sa part, avait reconnu à demi-mot que cet emploi lui avait été imposé et qu’il était presque entièrement fictif, n’ayant travaillé pour Louis Aliot que de manière « infime ». Il était très occupé par son poste auprès de Yann le Pen au sein du parti, et aussi par ses activités militantes dans les Hauts-de-Seine, où il se présentait aux élections municipales et cantonales.
« Confusion entre les fonctions »

De son côté, Louis Aliot avait été l’assistant parlementaire européen de Marine Le Pen de 2011 à 2014, payé 5 000 euros par mois pour un mi-temps tout en étant avocat, rappelle la présidente du tribunal, en précisant que ces faits-là ne sont pas poursuivis. (...)

jour après jour, alors que le procès en est à sa cinquième semaine, le lourd soupçon demeure d’une mise en œuvre d’un système centralisé, mis en place pour soulager les finances du FN en faisant supporter des salaires de permanents par le Parlement européen.