Jair Bolsonaro, l’ancien président du Brésil condamné en septembre à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État après l’élection de 2022, a fait appel lundi afin de corriger "les ambiguïtés, omissions, contradictions et obscurités" dans la décision de la Cour suprême. En attendant, il reste assigné à résidence.
Le leader d’extrême droite, âgé de 70 ans, a été condamné le 11 septembre à l’issue d’un procès historique devant la Cour suprême du Brésil. Les magistrats l’ont reconnu coupable d’avoir été le chef d’une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" quel que soit le résultat de l’élection d’octobre de 2022. Il a fini par être battu au second tour de ce scrutin face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva.
Après la condamnation, les avocats de l’ancien président avaient annoncé qu’ils feraient appel "y compris au niveau international". (...)
Pas de prison avant épuisement des recours
Les juges de la Cour suprême n’ont pas de délai précis pour statuer sur cet appel, mais Jair Bolsonaro ne pourra être incarcéré qu’après l’épuisement de tous les recours possibles.
Bien qu’il soit rare que la Cour suprême accepte de modifier l’une de ses décisions sur le fond après un appel, "il est déjà arrivé que dans ce tribunal il y ait des modifications, notamment sur le calcul de la peine", a expliqué à l’AFP Thiago Bottino, professeur de droit à la Fondation Getulio Vargas.
L’ex-président (2019-2022) est pour l’heure assigné à résidence depuis le mois d’août. Le juge Alexandre de Moraes, en charge du procès, a pris cette mesure drastique en argumentant que Jair Bolsonaro n’avait pas respecté une décision de justice qui lui interdit de s’exprimer sur les réseaux sociaux.
Cancer de la peau
Jair Bolsonaro a été diagnostiqué mi-septembre atteint d’un cancer de la peau, et souffre également des séquelles d’un coup de couteau reçu à l’abdomen en 2018. En raison de ses problèmes de santé, il pourrait demander à purger sa peine à domicile, comme un autre ex-président, Fernando Collor de Mello (1989-1992).
Le camp bolsonariste pousse pour l’approbation au Parlement d’un projet de loi d’amnistie qui bénéficierait à l’ancien président et à des centaines de ses partisans ayant participé aux attaques contre les lieux de pouvoirs de Brasilia le 8 janvier 2023. Mais cette initiative a perdu de son élan après des manifestations massives à travers le Brésil. (...)