Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Attaque de Mulhouse : le suspect sous OQTF et "schizophrène", Retailleau blâme l’Algérie
#Mulhouse #attentat #terrorisme #Retailleau #Algérie
Article mis en ligne le 24 février 2025

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a mis en cause l’Algérie samedi soir pour ses multiples refus d’accueillir le suspect "au profil schizophrène" de l’attaque au couteau de Mulhouse, qui a fait un mort et plusieurs blessés. Il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). (...)

"Voilà un individu qui aurait dû être accepté par l’Algérie. L’Algérie l’a refusé à dix reprises. À dix reprises, mes services ont relancé le consulat algérien sans jamais que celui-ci n’accepte quelqu’un qui était né en Algérie", a-t-il rapporté, avant de plaider pour "un rapport de force" avec Alger.

Bruno Retailleau, en lice pour la présidence du parti Les Républicains, s’est également prononcé pour une modification du droit. (...)

Le ministre a précisé que l’individu de 37 ans, né en Algérie et "arrivé illégalement sur le territoire français en 2014", avait été interpellé fin 2023 peu après le massacre du 7 octobre en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme. C’est dans le cadre de cette procédure qu’il avait fait l’objet d’une expertise "qui avait détecté un profil schizophrène", a-t-il dit. (...)

L’homme avait ensuite été placé dans un centre de rétention administrative mais l’Algérie avait refusé de le reprendre. Il avait ainsi été assigné à résidence avec une obligation quotidienne de pointer au commissariat. (...)

Lire aussi :

 (Mediapart)
Attentat de Mulhouse : Bruno Retailleau s’en prend de nouveau à l’État de droit

Un homme a été tué et sept autres personnes blessées, samedi à Mulhouse, lors d’une attaque au couteau. L’assaillant, un Algérien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire, a été interpellé. Depuis, le ministre de l’intérieur multiplie les déclarations contre Alger et « le désordre migratoire ». (...)

Quand la règle de droit ne protège pas les Français, alors il faut changer la règle.

Bruno Retailleau

« Nous avons été suffisamment gentils avec l’Algérie, il est temps d’instaurer un rapport de force », a-t-il poursuivi, près d’un mois après qu’Alger a illico renvoyé vers la France un influenceur algérien, expulsé à la suite de propos violents sur TikTok. « Aucun pays, quelle que soit l’histoire qui peut nous séparer, n’a un droit de tirage pour humilier la France », martèle souvent Bruno Retailleau.

« On voit bien que Bruno Retailleau essaie de gonfler un peu les muscles », a réagi sur France Info l’eurodéputée La France insoumise (LFI) Manon Aubry, jugeant que « la méthode dure […] testée ces derniers mois » ne fonctionne pas. « Bien sûr que cet Algérien aurait dû être expulsé. Mais pour qu’il soit expulsé, [...] il faut un laissez-passer consulaire et pour qu’il y ait un laissez-passer consulaire, il faut qu’il soit délivré par l’Algérie. Et ce n’est pas en montant le niveau de tension avec l’Algérie que vous les obtenez », a souligné l’élue, étrillant au passage « l’obsession xénophobe » du ministre de l’intérieur.

Bruno Retailleau « doit agir ou partir », a de son côté lancé le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, qui estime que le ministre se contente de faire « énormément de communication ». Depuis Mulhouse, celui-ci a répété que le « désordre migratoire » causait « ces dégâts » et appelé à changer les règles en matière de rétention. (...)

Au cours de l’automne 2024, le ministre de l’intérieur avait annoncé sa volonté de doubler la durée d’enfermement des étrangers en situation irrégulière, qui peut aujourd’hui durer 90 jours – une durée rehaussée quatre fois depuis 1998. « Pour les crimes les plus graves, notre main ne doit pas trembler : il faut aller jusqu’à 180 jours, voire 210 jours », avait alors proposé Bruno Retailleau.

Comme Mediapart l’a déjà documenté, les centres de rétention sont devenus un outil sécuritaire de l’État dans lesquels doivent être enfermés en priorité les étrangers dits « dangereux ». Quant à la durée de rétention, elle n’a pas d’impact sur le taux d’éloignement. En 2023, « l’écrasante majorité des éloignements (81 %) ont lieu dans les quarante-cinq premiers jours de la rétention », souligne le rapport annuel édité par cinq associations qui accompagnent les personnes retenues.