Dans la station de métro Monastiraki, juste à côté de l’Acropole et de la zone touristique de Plaka, un groupe de 40 néonazis a tendu une embuscade à un petit groupe d’anarchistes et de réfugiés qui rentraient d’une manifestation.
L’effet de surprise a été terrible : cinq personnes ont été blessées dont une gravement. Malgré l’alerte donnée par plusieurs passagers du métro et la présence confirmée d’une quinzaine de MAT (CRS) qui montaient la garde juste au-dessus des escaliers, exactement à l’entrée de la station Monastiraki, l’intervention de la police a bizarrement tardé.
Les policiers ne sont descendus que quand les néonazis ont sorti un bidon d’essence pour brûler vives les personnes prises au piège dans un wagon et commencé à répandre le liquide inflammable sur le sol
la police a délibérément choisi de laisser partir les néonazis, tout en empêchant les photoreporters de les filmer dans leur fuite. (...)
Deux poids, deux mesures : car au même moment, dans plusieurs rues aux alentours, des policiers multiplient les actes de violence sur des militants de gauche et antiautoritaires, et vont jusqu’à menacer des adolescents. (...)
Et puis surtout, examinons les mots utilisés à longueur d’infos télévisées : qu’est-ce qui est « extrême » ?
Vouloir la liberté authentique et l’égalité réelle dans une société accueillante et solidaire ? Ou bien, à l’inverse, multiplier les lois liberticides, contrôler notre existence dans tous les domaines, durcir toujours plus le capitalisme en exploitant les « ressources humaines » et la Terre toute entière ? (...)
Ce n’est pas aider les précaires grecs et migrants qui est extrême ; c’est construire et défendre à tout prix une société basée sur les inégalités et les discriminations. (...)
Nous ne sommes pas en démocratie au sens originel du terme, c’est-à-dire directe. Même pas en démocratie parlementaire, vu que dans la plupart des pays, les élus ne font qu’obéir à la ligne imposée par le parti au pouvoir au lieu d’oser la controverse et le débat. Pire encore : le cas de la France où l’article 49.3 est utilisé à tout bout de champ par le gouvernement qui ne laisse même plus discuter son parlement de notables locaux, dont il n’a pourtant rien à craindre. Bref, nous sommes encore dans la préhistoire politique de l’humanité.
Nous ne sommes pas non plus dans une société voulant mettre en œuvre la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », puisque l’État et sa police empêchent régulièrement celles et ceux qui luttent vraiment pour cet objectif en construisant des projets parfaitement en adéquation avec ces trois mots : accueillir des sans abris dans des bâtiments vides, agir contre les inégalités sociales, manifester contre les injustices, diffuser un autre imaginaire social.
C’est vrai, le capitalisme ne cherche pas à nous brûler vifs dans un wagon de métro, mais il nous fait crever à petit feu dans un monde dévasté. (...)