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France24/AFP
Après sa dissolution, le PKK dit refuser tout "exil" de ses membres de Turquie
#Turkie #Kurdes #PKK
Article mis en ligne le 21 mai 2025

"Une vraie paix nécessite l’intégration, et non l’exil", a insisté Zagros Hiwa, porte-parole de la branche politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Après l’annonce de sa dissolution, le mouvement a refusé lundi 19 mai tout exil de ses membres de Turquie et fustigé le manque à ce jour de "garanties" apportées par Ankara pour avancer vers un processus de paix.

Il a par ailleurs réclamé à la Turquie un allègement de "l’isolement" carcéral de son chef historique, Abdullah Öcalan, présentant son fondateur comme le "négociateur en chef" du groupe en cas de pourparlers de paix, après quatre décennies d’une guérilla sanglante.

Dans une annonce historique le 12 mai, le PKK a proclamé sa dissolution et la fin de quatre décennies d’une guérilla ayant fait plus de 40 000 morts. L’organisation répondait à un appel lancé fin février par Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999. (...)

Si le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué la dissolution, son ministère de la Défense a averti que les opérations contre le PKK se poursuivraient jusqu’à ce que son aire de déploiement soit "nettoyée".

"Nous donnons une réelle chance à la paix"

Avec la dissolution et la fin de la "lutte armée", "nous donnons une réelle chance à la paix", a estimé Zagros Hiwa, porte-parole de la branche politique du PKK, dans des réponses écrites envoyées à l’AFP.

"Nous attendons de l’État turc des amendements des conditions d’isolement sur l’île-prison d’Imrali, et qu’il fournisse au leader (Öcalan) des conditions de travail libres et sûres afin qu’il puisse diriger le processus", a-t-il ajouté, en référence à des pourparlers de paix. (...)

"Jusqu’à présent, l’État turc n’a apporté aucune garantie ni aucune mesure pour faciliter le processus" a déploré Zagros Hiwa.

Dans le nord de l’Irak "à ce jour des bombardements et tirs d’artillerie continuent de viser nos positions", a-t-il dit. (...)

Si l’incertitude règne sur le sort réservé aux combattants du mouvement qui espèrent une amnistie, des médias turcs ont récemment indiqué que des cadres pourraient être contraints à l’exil dans des pays tiers, citant la Norvège ou l’Afrique du Sud - tandis que d’autres devraient rester dans le nord de l’Irak.

"Si l’État turc veut sincèrement et sérieusement faire la paix, il devrait procéder aux amendements législatifs nécessaires pour que les membres du PKK soient intégrés à une société démocratique", a plaidé Zagros Hiwa.