
La journaliste Ariane Lavrilleux est sortie de garde à vue mercredi dans la soirée. Alors que plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu, le gouvernement est resté silencieux. Interrogé par Mediapart, son porte-parole, Olivier Véran, botte en touche.
Son calvaire avait commencé mardi, au petit matin, quand son domicile a été perquisitionné dans le cadre d’une enquête ouverte « pour compromission du secret de la défense et révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé », selon Disclose. Ariane Lavrilleux, qui collabore également à Mediapart, est la coauteure d’une série d’enquêtes portant sur l’opération militaire Sirli en Égypte. (...)
Depuis, plusieurs rassemblements de soutien ont été organisés, entre autres à l’initiative de Reporters sans frontières (RSF), pour dénoncer une « procédure d’exception ».
« Liées de toute évidence à sa mission d’information, ces interventions portent une grave atteinte au principe du secret des sources », écrit RSF dans un communiqué. Amnesty International s’inquiète d’actions qui « s’inscrivent dans une offensive plus vaste, quasi systématique, contre les journalistes d’intérêt public qui s’efforcent de faire la lumière sur les actions opaques des services de renseignement français », tout comme le Parti socialiste qui replace ces faits « dans un contexte de recul généralisé de la liberté de la presse en France. »
Le gouvernement français, lui, reste étonnamment silencieux (...)
– voir aussi le documentaire de Complément d’enquête ( Disponible jusqu’au 29/09/2023)
France-Egypte : révélations sur une opération secrète
C’est une affaire d’État dénoncée par un informateur qui ne pouvait plus garder le silence. Elle révèle comment la France aurait fourni à un régime autoritaire, l’Égypte, des informations utilisées pour commettre des crimes, tout ça au nom d’un intérêt commercial supérieur : la vente d’armes. L’objectif affiché : faire du renseignement pour lutter contre le terrorisme.