
Depuis des milliers d’années, les communautés cultivent et prennent soin des cultures et des semences qui nous nourrissent. Les semences font partie de l’histoire, du travail et des systèmes de connaissances de l’humanité, et notre relation avec elles est un dialogue de soin sans fin. Ces soins mutuels ont donné naissance à des méthodes spécifiques de culture, de partage, d’alimentation et de guérison qui sont liées aux normes, aux responsabilités, aux obligations et aux droits des communautés.
La liberté des personnes de travailler avec des semences dépend de la responsabilité des communautés qui les défendent et les préservent, qui en prennent soin et qui profitent des biens qu’elles fournissent. Et cette liberté est menacée.
Aujourd’hui, on assiste à une attaque en règle contre les semences communautaires. Cette attaque provient de la volonté de réglementer, de normaliser et de privatiser les semences afin d’élargir les marchés pour les entreprises.
Quelle que soit la forme de cette attaque, il s’agit de légaliser les abus, la spoliation et la dévastation.
L’attaque menée actuellement contre les semences vise à mettre fin à l’agriculture paysanne et autochtone, à mettre un terme à la production alimentaire indépendante. Avec une souveraineté alimentaire paysanne complète, il est difficile de nous transformer en main-d’œuvre bon marché et dépendante, en personnes sans territoire et sans histoire. Nous sommes face à une croisade politique et technocratique coordonnée qui vise à imposer des lois et des réglementations uniformes et rigides en faveur de l’agro-industrie (...)
Que ce soit en Afrique, en Asie, en Europe ou aux Amériques, des communautés luttent contre ces pressions et nous nous unissons et nous mobilisons pour les soutenir activement. (...)
– Au niveau international, des mouvements paysans et d’autres mouvements sociaux tentent également de faire transposer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP) dans les lois nationales applicables.
Nous sommes déterminé·es à résister à la spoliation des semences arrachées aux mains du peuple. (...)
En tant que peuples en résistance, gardiens des semences, nous continuerons à conserver, partager et reproduire nos semences car c’est de nos racines que germera notre présence. (...)