
L’Office allemand pour les migrations et les réfugiés (BAMF) a lancé des procédures judiciaires contre plus de 2 100 personnes bénéficiant d’un statut de protection en Allemagne. Elles sont accusées d’avoir voyagé dans leur pays d’origine.
Au cours des six derniers mois, 2157 procédures de révocation du statut de protection ont été engagées contre des personnes qui ont voyagé temporairement dans leur pays d’origine. C’est ce qu’a affirmé un porte-parole de l’Office allemand pour les migrations et les réfugiés (BAMF) à l’hebdomadaire allemand Welt am Sonntag.
Les personnes s’étant rendues en Irak et en Syrie constituent le plus grand groupe de litiges, avec près de 750 cas pour chaque pays. Arrivent ensuite l’Afghanistan (240), l’Iran (115) et la Turquie (31).
En vertu de la législation allemande, le statut de protection peut être révoqué si une personne retourne dans son pays d’origine. La raison invoquée est que si une personne juge un pays suffisamment sûr pour s’y rendre, celle-ci ne risque pas d’y être persécutée.
L’année dernière, ces procédures de révocation ont connu un nouvel élan à la suite d’une série d’attaques mortelles commises notamment par des demandeurs d’asile déboutés. Dans certains cas, il s’est avéré que les auteurs de ces attaques étaient rentrés dans leur pays d’origine, s’y étaient radicalisés avant de revenir en Allemagne et de passer à l’acte.
Des exceptions à la règle
Voyager dans sont pays d’origine, quelle qu’en soit la raison, n’est pas la seule raison remettant en cause une statu de protection en Allemagne.
Les demandeurs d’asile qui commettent des crimes graves et condamnée à des peines d’emprisonnement de plus de 12 mois sont également concernés.
En outre, la protection peut être révoquée si la situation sécuritaire et des droits de l’homme dans le pays d’origine s’améliore.
Il existe des exceptions à la règle autorisant le déplacement dans son pays d’origine, principalement pour des raisons "moralement impératives", comme par par exemple pour enterrer des parents proches. Dans ce cas, le voyage doit être autorisé à l’avance par les autorités.
Par ailleurs, les réfugiés de guerre ukrainiens sont exemptés de cette règle et peuvent faire des allers-retours entre l’Ukraine et l’Allemagne en vertu d’une directive de l’UE adoptée au début de l’invasion russe il y a trois ans.
Le gouvernement envisage des dispositions spéciales pour les Syriens
Le nouveau gouvernement allemand entend également mettre des exceptions pour les ressortissants syriens, pour s’adapter à la nouvelle donne en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier.
Les Syriens seraient ainsi autorisés à retourner dans leur pays d’origine pour une période limitée s’ils sont potentiellement "en train de se préparer à un retour permanent". (...)
Une série d’attaques meurtrières a relancé le débat