
Cajarc accueille depuis 25 ans un festival qui ferait presque de la petite cité médiévale du Quercy un village africain. Africajarc c’est ce festival à taille humaine, humaniste et ouvert qui propose des concerts gratuits, un marché africain, des contes, des conférences, la rencontre d’artistes, d’écrivains et même un défilé de mode… première approche.
Une bulle humaniste ouverte sur la diversité
Les tambours je les entends de la maison, de l’autre côté du Lot. En franchissant le célèbre pont de fer, on découvre le village transformé ou en tout cas habité par le festival qui fusionne à merveille avec les espaces offerts entre le tour de ville, la place du Foirail et les bords de la rivière.
Tout se fait aisément à pied et s’il y a du monde, les déplacements restent fluides. On est loin des festivals où il faut se battre pour trouver une place et circuler. (...)
Lors de l’ouverture , son président le confirme. Ce festival est porteur de valeurs. En ces temps où l’extrême droite a manqué de peu de prendre le pouvoir, on mesure à quel point la vocation de ce festival se démarque. Humanisme, tolérance, échanges apaisés… le public mêle des gens d’ici à des touristes, des vieux, des jeunes, de nombreuses familles, des bébés… La bienveillance est au rendez-vous.
Un festival en danger
Si le festival est reconnu et apprécié, s’il a pu trouver des financeurs, le manque de moyens a failli remettre son existence en cause. (...)
Comme la cuisine « locale » (qu’elle soit chinoise ou africaine) s’adapte au goût des occidentaux, ce qu’on nous donne à voir d’une culture, n’est pas forcément la réalité de ce que vivent les africains. Il y a une industrie des objets faits pour « les touristes » dont l’authenticité peut parfois être questionnée… C’est une image que l’on nous donne à voir et ce d’autant plus qu’elle est « décrochée » dans notre environnement… sans compter le prisme avec lequel nous pouvons lire cela. Il faut nous prémunir de toute condescendance ou de croire que notre simple ouverture d’esprit nous permettrait de comprendre une réalité certainement plus complexe.
Il faut donc prendre cela comme une sorte de porte…une passerelle, une incitation à aller vers des univers dont on nous dit si peu…
Car une grand part du racisme et de l’intolérance, sont nourris par ce silence ou ce simple manque de curiosité… Pourquoi les grands médias ne font-ils jamais leur travail ?
Mais après tout, il en va de même en France avec la représentation de nos campagnes et de leurs traditions faites pour les « touristes », version moderne des colonisateurs qui payent et en « veulent pour leur argent ». (...)