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Affaire Pélicot : les zones d’ombre du procès
#Mazan #viols #GiselePenicot #femmes #DominiquePelicot
Article mis en ligne le 31 décembre 2024
dernière modification le 29 décembre 2024

(...) Dominique Pélicot, prédateur depuis les années 1990.

Dominique Pélicot s’est présenté durant toute l’audience comme un paisible retraité qui aurait « dérapé » sur ses vieux jours. L’homme est pourtant mis en cause pour le viol et l’assassinat d’une femme, et dans plusieurs autres affaires de viols et d’agressions sexuelles depuis les années 1990. Dans toutes ces affaires, qui ne sont pas toutes formellement attribuées à Pélicot, le mode opératoire est identique : l’agresseur a pris rendez-vous auprès d’agences immobilières sous un faux nom et il est passé à l’acte dans l’agence ou dans un appartement.

Dès 1991, Sophie Narme, âgée de 23 ans, est retrouvée nue, tuée après avoir été violée dans l’appartement qu’elle devait faire visiter à un client. Autre affaire en février 1994 à Vannes : Danielle H., 28 ans, agente immobilière, est bâillonnée, ligotée et violée. Quelques jours plus tard à Valenciennes, Céline L. âgée de 26 ans et agente immobilière est violée par un client.

En septembre 1995, Céline D. est violée à Rambouillet, dans les Yvelines. Puis, c’est à Berre-l’Etang, dans les Bouches-du-Rhône, que Christine G. est retrouvée morte, dans son agence, en mai 2000. Enfin, en mars 2004, l’agression de Françoise L., également dans son agence, est interrompue par un témoin.

En 1999, E. B., agente immobilière de 19 ans subit une tentative de viol très violente de la part de Dominique Pélicot, qui l’a droguée avec de l’éther et menacée avec une arme. La victime parvient à s’échapper. Un ADN a été relevé dans le cadre de cette affaire. Il matche en 2010 : Dominique Pélicot !

L’information est alors transmise au tribunal judiciaire de Meaux, où rien ne se passe. Plus aucun juge n’est saisi de cette enquête, un non-lieu avait été rendu en 2001. Malgré la concordance de l’ADN, l’enquête n’est pas relancée, alors qu’elle aurait pu mettre un terme aux agissement de Pélicot.

Le dossier sera finalement rouvert après l’affaire de Mazan. Lors d’une confrontation réalisée plus de 20 ans après les faits, Pélicot évoque une « chamaillerie » avec la victime. Il euphémise, mais reconnaît tout de même les faits. Il aura fallu attendre deux décennies et la médiatisation de Mazan pour que la justice enquête sérieusement

Le 30 juillet 2010, Pélicot est interpellé dans un centre commercial de Seine-et-Marne.

Il a été surpris en train de filmer sous les jupes des clientes, avec une caméra miniature cachée dans un stylo. C’est exactement pour les mêmes faits qu’il tombera en septembre 2020. Pourtant, en 2010, l’enquête n’est pas poussée plus loin. Il écope seulement d’une amende de 100 € dans le cadre d’une composition pénale. Une sanction légère et discrète, qui lui permet de tout cacher à son épouse. « Si j’avais été au courant, peut-être que j’aurais gagné 10 ans de ma vie », a regretté Gisèle Pelicot.

Pendant le procès des viols de Mazan, le juge a refusé catégoriquement que ces différentes affaires passées et que les enquêtes toujours en cours soient évoquées, alors qu’elles sont cruciales pour aborder la personnalité de Pélicot, qui a donné à la Cour l’image d’un retraité sans antécédents.

De nombreux auteurs de viols filmés restent dans la nature. (...) .