
Interrogé par Off-investigation, Kristinn Hrafnsson, actuel rédacteur en chef de WikiLeaks, est revenu sur le passé houleux entre la structure fondée par Julian Assange et ses anciens partenaires médiatiques. Après avoir travaillé deux décennies au sein de médias traditionnels, ce journaliste islandais remet en cause le professionnalisme de certains d’entre eux.
(...) Présent à cette audience historique qui s’est déroulée à Strasbourg, Off-investigation a interrogé le journaliste islandais Kristinn Hrafnsson (actuel rédacteur en chef de WikiLeaks) sur ces propos de Julian Assange. Pour rappel, au cours de la précédente décennie, plusieurs grands journaux occidentaux ayant collaboré avec WikiLeaks s’en sont désolidarisés au moment où la structure et certains de ses membres se sont retrouvés dans le viseur de l’administration étasunienne. (...)
« Le discours selon lequel [les médias traditionnels] apportaient du professionnalisme [à WikiLeaks] est un faux récit. J’ai passé 20 ans dans les médias traditionnels avant de rejoindre WikiLeaks et d’y prendre part pleinement. J’ai été frappé de voir à quel point [ces médias] étaient plus laxistes que Julian. À un moment, nous avons dû retarder la publication de documents sur la guerre en Irak de deux semaines parce que nous n’avions pas terminé notre processus de rédaction, qui était extrêmement précautionneux et professionnel. Nos partenaires médiatiques, parmi les plus connus, comme The Guardian, s’y sont opposés. Ils estimaient en avoir fait assez [mais] Julian a insisté ! », a entre autres déclaré Kristinn Hrafnsson. (...)