À l’heure où l’État cherche à faire des économies, les équipes de "L’Oeil du 20 Heures" ont enquêté sur les aéroports français. À Avignon, ou encore à Quimper, les régions financent de petits aéroports où il n’y a plus de passagers, plus d’avions de ligne, et qui servent notamment aux transports sanitaires, aux vols militaires, mais aussi, aux jets privés.
Saviez-vous qu’en France, il y a plus de 150 aéroports ? Des mastodontes parisiens qui desservent le monde, aux tout petits, qui subsistent grâce aux subventions. Mais à qui profite vraiment cet argent public ? L’"Œil du 20 Heures" a enquêté. En Avignon (Vaucluse), voici un aéroport international. Une grande piste, de nombreux équipements et une aérogare. À l’intérieur, tout fonctionne. Mais il n’y a personne. Lors de notre tournage, tout est fermé. Et quand nous tentons d’acheter un billet sur le site officiel, aucun vol n’est proposé. À la place, un message annonce la faillite de la dernière compagnie présente ici. "Tous les vols Flybe sont annulés et ne seront pas reprogrammés", nous indique-t-on. Cela dure depuis plus de deux ans.
"Les économies, on pourrait peut-être commencer par en faire là"
Le tarmac d’Avignon sert donc aux ULM, aux écoles de pilotage et aux jets privés, selon des riverains opposés à l’aéroport : "(Ici) on a deux petits jets privés. Il y en a un qui est immatriculé en France. Ce ne sont pas des avions de ligne", pointe Yves-Marie Cardine, de l’association Un-Adrac.
L’un d’eux appartient à un Américain multimilliardaire, patron d’un fonds d’investissement. Ces jets privés mobilisent donc des contrôleurs aériens, des douaniers qui viennent à la demande et de l’argent public, car l’aéroport ne survit que grâce à l’État et la région. (...)