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A Pore en Colombie, la Contre-COP 28 appelle à la rupture
#cop28 #Dubaï #colombie #contreCop28
Article mis en ligne le 25 décembre 2023

Pendant que se tenait la COP 28 à Dubaï, une cinquantaine d’organisations environnementales et une centaine de militants se sont réunis à Pore en Colombie. Une ville qui n’a pas été choisie au hasard : elle se situe dans la région pétrolière du pays. Les militants y ont jeté les bases d’une nouvelle alliance internationale pour créer une alternative au système actuel écocide. Reportage.

D’une capitale pétrolière à une autre. Alors que la COP 28 se réunissait à Dubaï sous la présidence du sultan Ahmed Al-Jaber, ministre de l’industrie et PDG de la compagnie pétrolière ADNOC, une cinquantaine d’organisations environnementales des cinq continents s’étaient données rendez-vous du 5 au 10 décembre à Pore, en Colombie, pour un contre-sommet, intitulé Conférence sociale de la Terre. La plupart des participants, qui avaient assisté aux COP officielles précédentes, ne cachaient pas leur refus de participer dorénavant à ces négociations diplomatiques qui n’aboutissent généralement qu’à quelques promesses très éloignées des mesures d’urgence à mettre en œuvre pour limiter le réchauffement climatique. (...)

La Colombie, pays de contrastes, figure parmi les nations les plus riches en biodiversité sur la planète, tout en étant l’un des premiers producteurs d’énergies fossiles en Amérique latine, avec chaque jour environ 800 000 barils de pétrole brut extraits.

« Être honnêtes avec nous-mêmes »

Pendant qu’à Dubaï, le sultan Ahmed Al Jaber affirmait ouvertement qu’il n’existe aucune donnée scientifique étayant l’efficacité de la réduction des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, à 12 000 kilomètres de là, les jeunes du mouvement climatique mondial exprimaient leur préoccupation quant au peu de temps disponible pour accomplir un changement significatif face à la crise climatique. (...)

Pour eux, au-delà d’être simplement une question climatique, comme cela a été abordé lors des 28 Conférences des Parties organisées à ce jour, la situation que nous affrontons implique, sans aucun doute, une profonde crise systémique. Au nom du marché, du modèle néolibéral et du capitalisme, la survie de la vie sur la planète est mise en péril, y compris, pour la première fois dans l’histoire, la survie de l’espèce humaine. (...)

Il est impératif que nous forgions un nouveau système rétablissant l’harmonie entre les êtres humains et la nature », affirment les organisateurs de la Contre-COP.

Selon les participants à cet événement, lors des COP, on aborde tout sauf ce qui devrait être discuté. On parle incessamment de transition et d’adaptation à la crise climatique, mais dans aucun des domaines décisionnels, la nécessité d’aborder les véritables causes de cela n’est même évoquée : le modèle de société hégémonique, colonial, patriarcal, néolibéral, capitaliste et eurocentré. (...)

« Comment croire en un événement où ceux qui provoquent la crise prennent des décisions sur les solutions pour y faire face ? »

il a été largement débattu de la manière et de la voie à suivre pour réaliser ce changement, c’est-à-dire comment le changement de système en question se concrétisera.il a été largement débattu de la manière et de la voie à suivre pour réaliser ce changement, c’est-à-dire comment le changement de système en question se concrétisera. (...)

Pour y parvenir, ils estiment nécessaire de créer un espace de coordination international permettant au mouvement pour la justice climatique d’obtenir une véritable victoire dans les délais fixés par les objectifs climatiques

La Contre-COP s’est terminée sur un appel à construire un mouvement de rupture de masse. Un mouvement qui rappellera aux gouvernements qui est à la fois la source et l’essence du pouvoir. Un mouvement de mouvements incarné par des multitudes prêtes à tout risquer dans ce contexte de crise, pour défendre leur droit le plus important : le droit de vivre. Les militants se sont quittés en se donnant rendez-vous en 2024 au Mexique, lieu choisi de la prochaine Conférence Sociale de la Terre.