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Mediapart
À Paris, les néofascistes défilent en toute impunité
#fascisme #extremedroite #Retailleau
Article mis en ligne le 11 mai 2025

Sous la surveillance bienveillante de la police, un millier de militants néofascistes, au visage souvent dissimulé et affichant pour certains des signes néonazis, ont manifesté, samedi 10 mai, lors du traditionnel défilé du Comité du 9-Mai. Étaient présents le militant néonazi Marc de Cacqueray-Valménier et l’ancien trésorier du microparti de Marine Le Pen, Axel Loustau.

Les riverain·es du VIe arrondissement n’arrivent pas à s’y habituer. Comme tous les ans et malgré la dissolution en 2024 du Groupe union défense (GUD), plusieurs centaines de militants néofascistes ont défilé dans les rues parisiennes, derrière une nuée de drapeaux ornés de croix celtiques, sous la surveillance bienveillante de la police. Le défilé du Comité du 9-Mai (C9M), initialement interdit par la préfecture de police de Paris, a finalement été autorisé après un recours des organisateurs devant le tribunal administratif. Celui-ci a considéré que la préfecture « ne donnait pas d’indication précise sur les militants ultra-nationalistes radicaux qui seraient susceptibles de se joindre à la manifestation ».

Ils étaient pourtant bien là, en rangs par quatre sur le boulevard du Montparnasse, derrière une banderole rendant hommage à Sébastien Deyzieu. (...)

Dans les rangs, des militants de tout un aréopage de groupes d’extrême droite radicale français et européens se sont rassemblés, pour cette démonstration de force qui sert au moins autant à se compter qu’à rendre hommage à Sébastien Deyzieu. Outre des membres de groupuscules clermontois, parisiens, lyonnais ou vendéens, une importante délégation allemande, arborant des t-shirts du parti néonazi allemand Dritte Weg (Troisième Voie), était présente, ainsi que plusieurs représentants italiens et des membres du groupe néonazi hongrois Légió Hungária. (...)

de nombreux militants, y compris des membres de l’imposant service d’ordre, arboraient divers symboles néonazis. L’année passée, le service d’ordre avait passé une grande partie du défilé à empêcher les journalistes de travailler, déployant de nombreux parapluies noirs pour obstruer les prises de vue. Changement d’ambiance cette année : au départ du cortège, Jean-Eudes Gannat, chef du groupe angevin dissous l’Alvarium et l’un des porte-parole du C9M, donne la consigne aux gros bras : « Il faut y aller mollo sur les parapluies. »

Les organisations à la manœuvre ont également désigné des porte-parole, parmi les militants les plus identifiés des sphères nationalistes ou identitaires, pour répondre aux journalistes. (...)

Le militant néonazi Marc de Cacqueray-Valménier, figure centrale des milieux d’extrême droite radicale depuis plusieurs années, était aux manettes de l’organisation, donnant des ordres aux gros bras et s’assurant du bon déroulé du cortège.

Le vingtenaire est un multicondamné pour divers actes violents, dont l’attaque du bar antifasciste Le Saint-Sauveur en 2020 et celle de militants de SOS Racisme lors du meeting d’Éric Zemmour à Villepinte en 2021. Condamné à dix-huit mois de prison dont neuf ferme en janvier dans cette affaire, il a fait appel. Il était également soupçonné d’être l’organisateur d’une descente raciste à l’occasion du match France-Maroc en 2022, et devait être jugé pour ces faits avant que le tribunal ne prononce la nullité de la procédure. (...)

Axel Loustau, lui, s’est fait encore plus discret, filmant le cortège qui défilait rue de Rennes, casque de moto sur la tête et cache-cou remonté sur le nez. Cadre historique du GUD aux côtés de Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen depuis leurs années étudiantes, Axel Loustau a accompagné le Front puis le Rassemblement national pendant des années. (...)

Déjà présent lors du C9M en 2023, il avait suivi et intimidé le photographe de Mediapart, qui avait révélé sa présence lors du défilé. (...)

Surveillance bienveillante de la police

Dans les rues de Paris, les manifestants ont pu tranquillement défiler deux heures durant, dans le silence, au rythme de deux tambours. Environ un millier de personnes ont marché, copieusement huées par les passant·es qui s’indignaient de cette présence néofasciste dans les rues de la capitale. Traités de « nazis » et de « fascistes », les membres du service d’ordre ont eu de la peine à faire respecter les consignes mises en place par l’organisation, qui insistait au départ du cortège sur la nécessité de « ne pas répondre aux provocations ».

Arrivé sur la place du 18-juin-1940, au pied de la tour Montparnasse, le cortège a été visé par des feux d’artifice et accueilli aux cris de « Paris, Paris antifa », auxquels le cortège a répondu par le chant traditionnel des nationalistes-révolutionnaires Europe, jeunesse, révolution. La contre-manifestation antifasciste, prévue sur le même parcours, avait été annulée par la préfecture de police, mais de nombreux militants et militantes et organisations de gauche s’étaient rassemblés à un kilomètre de là, place du Panthéon, pour un village antifasciste.


‪Eric Coquerel‬
‪@ericcoquerel.bsky.social‬
Spéciale dédicace à Bruno Retailleau qui explique qu’on n’a pas le droit de manifester masqués. C’est sûrement pour la gauche parce qu’à l’extrême-droite non seulement on peut, mais on le fait même protégés par la police.

Deux jours après que le gouvernement a commémoré avec force trémolos la défaite du nazisme, parade nazie à Paris.

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— Fabrice Riceputi (@campvolant.bsky.social) 10 mai 2025 à 19:58

Quand on vous dit que la police a protégé le défilé des néonazis, ça n’a rien d’une vue de l’esprit.

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— Marcel (@marcelaiphan.bsky.social) 10 mai 2025 à 22:34