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Mediapart
À Lyon, de très problématiques critères pour accueillir les mères isolées
#Lyon #meresisolees #migrantes #immigration
Article mis en ligne le 2 octobre 2024
dernière modification le 29 septembre 2024

La métropole de Lyon, après avoir brutalement suspendu cet été les mises à l’abri des mères isolées et des femmes enceintes, pose finalement des conditions d’accueil non seulement drastiques, mais très embarrassantes, selon une note que s’est procurée Mediapart.

Que se passe-t-il à la métropole de Lyon ? Mi-juillet, la collectivité dirigée par l’écologiste Bruno Bernard avait annoncé à ses agents qu’elle n’assurerait plus sa mission de mise à l’abri des mères isolées avec enfant de moins de 3 ans, comme la loi l’y oblige. En cause, avait alors expliqué le président de la métropole, le désengagement de l’État de l’hébergement d’urgence, un nombre sans cesse croissant de demandes et des dépenses en nuits d’hôtel qui explosent.

La nouvelle, au cœur de l’été, avait suscité un tollé dans le monde associatif. Des cas de nourrissons avec leur mère mis sur le trottoir en sortant de la maternité – juste après une césarienne, une mère et son bébé ont passé cinq jours à la rue – ont ainsi défrayé la chronique une partie de l’été. Devant la bronca, l’exécutif était finalement revenu sur sa décision fin août.

Une note interne, que s’est procurée Mediapart, montre pourtant que la métropole n’a pas renoncé à son projet de réduire au maximum l’accueil des femmes enceintes et des mères isolées en posant des conditions plus que drastiques à leur accueil. (...)

Les femmes accueillies devront d’abord avoir fait l’objet d’une évaluation médico-sociale complète. Les travailleurs sociaux qui les reçoivent devront ainsi vérifier le lien de filiation entre la mère et le bébé qu’elle présente. Ils devront aussi s’assurer du réel « isolement de la mère », « qui doit être évalué tant d’un point de vue géographique, que d’un point de vue familial et amical », précise la note. « En cas de présence d’un père, dès lors qu’une reconnaissance est établie, celui-ci doit être contacté et doit être rencontré – autant que possible – pour évaluer sa capacité à prendre en charge son enfant. »

Pour évaluer la situation financière de la mère, « les ressources du père et de la mère doivent être prises en compte ». Un critère qui, comme le précédent, semble faire fi des situations de séparations complexes ou violentes. (...)

Sur un modèle calqué sur la procédure de Dublin du droit d’asile – les demandes ne peuvent être faites que dans un seul État de l’Union européenne, et la personne peut être renvoyée vers le pays où la demande a été déposée –, la métropole de Lyon considère aussi qu’elle ne prendra pas en charge les « mères déboutées de la demande d’asile dans un autre département ». Pour elle, « un renvoi sera réalisé au département dans lequel a été effectuée la demande d’asile ».

Interrogées, les associations qui luttent contre le sans-abrisme sont indignées. (...)