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Mediapart
À la manifestation féministe à Paris, « c’est pas les sans-papiers, c’est Retailleau qu’il faut virer ! »
#femmes #Retailleau #antifascisme
Article mis en ligne le 27 janvier 2025

Contre les liens du gouvernement Bayrou avec l’extrême droite et le risque fasciste qui se profile, activistes féministes et antifascistes se sont mobilisé·es ce dimanche 26 janvier dans les rues parisiennes.


« Le fascisme monte partout, et on a l’impression que tout le monde est un peu endormi. » Au milieu du cortège, Vanessa brandit une pancarte « Tout·es uni·es contre le fascisme ». Sous la pluie parisienne, elle et ses amies font partie des quelques centaines de manifestant·es rassemblé·es place de la République, à l’appel de la Coordination féministe.

Au cœur de la manifestation, le petit groupe de femmes discute. « Toi tu penses que c’est la peur qui limite, moi je pense que c’est la sidération, se positionne Yola, militante de Nous Toutes, en s’adressant à Vanessa. Il y a une espèce de légende sur le fait que nos acquis sociaux sont protégés, que ça ne va pas changer tant que ça, qu’on exagère. Alors qu’en réalité, ça va extrêmement vite, et cette rapidité fait partie de la stratégie pour mettre en place un changement de régime aussi violent. Ils comptent aussi sur la sidération du peuple et son inaction pour faire passer un maximum de choses très vite, et c’est ce qu’il se passe aux États-Unis. »

« Il n’y a qu’à voir les dernières sorties de Retailleau, rien que cette semaine. Personne ne réagit, alors qu’il devrait y avoir tout le monde dans la rue, tellement on est scandalisés », renchérit la jeune femme. (...)

Si l’investiture de Donald Trump et les saluts nazis de son ami Elon Musk ont pu s’ajouter aux motifs de cette manifestation, c’est surtout une ambiance constante qui est dénoncée par les collectifs. (...)

« On est sur une situation géopolitique mondiale qui est vraiment préoccupante, complète Nathaniel, à ses côtés. Il y a beaucoup de rhétoriques d’un autre âge, qui font vraiment peur. »
Retailleau et Némésis au centre des débats

Au milieu des slogans féministes antifascistes, une nouvelle variante fait son apparition : « C’est pas les immigrés, c’est pas les sans-papiers, c’est Retailleau qu’il faut virer. » En cause, entre autres, le récent soutien du ministre de l’intérieur au groupuscule d’extrême droite Némésis. (...)

Captés par une vidéo, les propos, relayés sur les réseaux sociaux, ont indigné les militant·es féministes. « Toutes ces stratégies de communication pour faire des appels du pied à ces identitaires, leur apporter un soutien de manière totalement hypocrite, on sait très bien que c’est une invitation à ces groupuscules à prendre plus de pouvoir et plus de place », analyse Eina, membre du collectif féministe Héroïnes 95.

À ses côtés, une de ses collègues arbore au cou une pancarte dénonçant les propos du ministre de l’intérieur : « Retailleau félicite Némésis, Borne restreint Evras [l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle – ndlr], l’extrême droite est déjà là ! » (...)

Trois jours plus tard, le vendredi 24 janvier, Bruno Retailleau prenait ses distances sur Europe 1, prétendant découvrir seulement les positions « très radicales » du groupuscule. (...)
Loin de lui l’idée de remettre en question le racisme et la xénophobie dont le collectif apporte la preuve constante dans ses actions.