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France24/AFP
À l’approche de la présidentielle en Bolivie, une juge annule les poursuites contre Evo Morales
#Bolivie #EvoMorales #electionpresidentielle
Article mis en ligne le 1er mai 2025

Une juge a ordonné, mercredi en première instance, l’annulation des poursuites contre l’ancien président bolivien Evo Morales, accusé de traite de mineure. Evo Morales, qui souhaite se présenter à la présidentielle d’août malgré son inéligibilité, s’est toujours dit victime d’une "persécution judiciaire" de la part du gouvernement du président Luis Arce.

"Justice a été rendue". L’ancien président de Bolivie, Evo Morales, qui entend se présenter à la présidentielle d’août malgré son inéligibilité, s’est félicité mercredi 30 avril de l’annulation par une juge des poursuites qui le visaient dans une affaire de traite de mineure en 2015.

Le parquet avait ordonné en octobre l’arrestation du leader indigène de 65 ans, qui s’était alors réfugié dans son fief du Chapare, dans le centre du pays, où la police n’est jamais intervenue pour l’interpeller.

"Toute ordonnance de rébellion et le mandat d’arrêt judiciaire (pesant sur Evo Morales, NDLR) sont annulés", indique la décision de la juge Lilian Moreno. La juge a également ordonné l’annulation de "tous les actes de procédure et d’enquête" visant celui qui a dirigé la Bolivie lors de trois mandats de 2006 à 2019.

Selon le parquet, Evo Morales aurait entretenu en 2015, alors qu’il était à la tête du pays, une relation avec une adolescente de 15 ans, avec le consentement de ses parents en échange d’avantages. L’ancien président a toujours rejeté ces accusations et fait valoir qu’une enquête dans la même affaire avait été classée sans suite en 2020.

Une nouvelle enquête avait été ouverte en 2024 par le parquet, mais portant cette fois sur des faits de traite de mineure et non plus d’atteinte sexuelle sur mineure. La juge Moreno a accepté l’argument de la défense selon lequel le bureau du procureur ne pouvait continuer à enquêter sur une affaire qui avait déjà été classée.
Enquête contre la juge

Ce n’est pas la première fois que la magistrate croise le chemin judiciaire d’Evo Morales. En octobre 2024, elle avait déjà annulé dans cette même affaire un premier mandat d’arrêt émis par le parquet. Sa décision avait ensuite été annulée par une instance supérieure.

Le président du Conseil de la magistrature, Manuel Baptista, a immédiatement annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête contre la juge Moreno. "Si cette décision judiciaire a été contraire à la loi, soyez assurés que ce fonctionnaire judiciaire sera sanctionné conformément à notre règlement", a-t-il déclaré auprès des médias locaux.

La défense du premier chef d’État bolivien d’origine indigène a en revanche salué la décision. (...)

Evo Morales s’est toujours dit victime d’une "persécution judiciaire" de la part du gouvernement du président Luis Arce, son ancien ministre de l’Économie, alors qu’il entend revenir au pouvoir. Fin 2024, la Cour constitutionnelle a cependant confirmé l’interdiction désormais en vigueur pour un président d’exercer plus de deux mandats.

Luis Arce, 61 ans, a été désigné lundi par le parti de gauche au pouvoir, le Mouvement vers le Socialisme (MAS), comme son prétendant pour la présidentielle. Le président bolivien ne s’est cependant pas encore proclamé candidat. Il a jusqu’au 11 mai pour officialiser sa candidature éventuelle.

L’ensemble des sondages pré-électoraux le placent perdant. En 2020, il a été élu avec 55 % des voix. Mais sa popularité est en berne car il est tenu responsable de la crise économique que traverse le pays.