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Mediapart
À France Inter, un élan de solidarité inédit contre la direction
#FranceInter #repression #Meurice #libertedexpression #humour #Meurice
Article mis en ligne le 11 mai 2024
dernière modification le 9 mai 2024

Toujours pas convaincus par les arguments avancés par la direction pour justifier la mise à pied de Guillaume Meurice et les chamboulements à venir dans la grille des programmes, la rédaction de France Inter et des producteurs organisent la riposte. Les syndicats appellent à la grève dimanche.

La colère ne retombe pas dans les studios de France Inter. Presque une semaine après la mise à pied de Guillaume Meurice, les salarié·es de la radio la plus écoutée de France sont toujours aussi remonté·es contre leur direction, qu’ils soupçonnent de vouloir affadir la liberté de ton et l’irrévérence sur l’antenne, « marques de fabrique » de la station. Les bouleversements annoncés dans la grille des programmes pour la rentrée prochaine, qui portent un sévère coup de rabot au reportage et à l’écologie, sont venus renforcer les craintes de voir disparaître des émissions emblématiques, broyées par une « politique de casse sociale ». (...)

Lors de la réunion avec la société des producteurs et des productrices, organisée lundi, la directrice de la radio Adèle Van Reeth a assumé être à l’origine des changements concernant la grille, tout en renvoyant à Sibyle Veil, la patronne de Radio France, la responsabilité de la mise à pied de Guillaume Meurice.

Selon le compte rendu de la réunion que Mediapart s’est procuré, la directrice de France Inter, épaulée de son nouveau directeur des programmes, Jonathan Curiel, a assuré ne faire l’objet d’aucune pression extérieure, a réfuté tout virage politique de la station et a dénoncé un procès d’intention à son encontre. Sans donner de cap ni d’orientation claire, elle a affirmé vouloir sanctuariser les reportages de la rédaction, dont les coûts ont augmenté du fait de l’actualité internationale très chargée. (...)

Lors de la réunion avec la société des producteurs et des productrices, organisée lundi, la directrice de la radio Adèle Van Reeth a assumé être à l’origine des changements concernant la grille, tout en renvoyant à Sibyle Veil, la patronne de Radio France, la responsabilité de la mise à pied de Guillaume Meurice.

Selon le compte rendu de la réunion que Mediapart s’est procuré, la directrice de France Inter, épaulée de son nouveau directeur des programmes, Jonathan Curiel, a assuré ne faire l’objet d’aucune pression extérieure, a réfuté tout virage politique de la station et a dénoncé un procès d’intention à son encontre. Sans donner de cap ni d’orientation claire, elle a affirmé vouloir sanctuariser les reportages de la rédaction, dont les coûts ont augmenté du fait de l’actualité internationale très chargée. (...)

Un élan de solidarité inédit parcourt les couloirs de la station, où les journalistes de la rédaction et ceux des programmes, pas toujours sur la même longueur d’onde, multiplient les actions communes pour préserver la liberté d’expression, indissociable de l’identité de France Inter. « Que ce soit les journalistes en CDI ou les reporters et chroniqueurs en contrats plus précaires, on a l’impression de ne plus reconnaître France Inter », déplore un briscard de la rédaction, journaliste sur la station depuis plus de 30 ans.

Conséquence de ces inquiétudes partagées, les six grands syndicats de Radio France (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et Unsa) ont appelé à une grève dimanche de minuit à minuit, jour de l’émission de Charline Vanhoenacker. Un mouvement pour « la fin de la répression de l’insolence et de l’humour » et en défense « de la liberté d’expression » sur les antennes de la radio publique. (...)

Les syndicats demandent à la direction de Radio France « la défense du personnel contre toute forme de pression et de dénigrement extérieurs », « la préservation de l’identité et de la singularité de ses chaînes », ainsi que « la résorption de la précarité sur les antennes ». Une assemblée générale doit également se tenir la semaine prochaine, réunissant l’ensemble des métiers de la station.

Le communiqué conjoint, chose inédite, de la Société des journalistes (SDJ) et de la Société des producteurices de France Inter (SDPI), publié vendredi dernier, donnait déjà la mesure de l’unanime fureur et de l’agitation qui règnent dans les bureaux de la Maison de la radio. (...)

L’émission la plus durement frappée par ces aménagements de grille, décidés et annoncés individuellement aux concernés par la directrice de la station Adèle Van Reeth, reste « La Terre au carré », le rendez-vous quotidien consacré à l’écologie et à l’environnement.
(...)

Les producteurs et productrices de la station, ainsi que les journalistes, se rejoignent aussi sur la crainte d’assister à l’extinction progressive d’un genre journalistique, celui du reportage sonore au long cours, plus à même de prendre le pouls de la société et de rapporter la réalité du terrain. (...)

La colère retombe d’autant moins dans les couloirs de France Inter que la direction de la station peine à expliquer ses choix, en dehors des arguments budgétaires. (...)

Lors de la réunion avec la société des producteurs et des productrices, organisée lundi, la directrice de la radio Adèle Van Reeth a assumé être à l’origine des changements concernant la grille, tout en renvoyant à Sibyle Veil, la patronne de Radio France, la responsabilité de la mise à pied de Guillaume Meurice.

Selon le compte rendu de la réunion que Mediapart s’est procuré, la directrice de France Inter, épaulée de son nouveau directeur des programmes, Jonathan Curiel, a assuré ne faire l’objet d’aucune pression extérieure, a réfuté tout virage politique de la station et a dénoncé un procès d’intention à son encontre. Sans donner de cap ni d’orientation claire, elle a affirmé vouloir sanctuariser les reportages de la rédaction, dont les coûts ont augmenté du fait de l’actualité internationale très chargée. (...)

Interrogée sur le cas de Guillaume Meurice à l’Assemblée nationale mardi, la ministre de la culture, Rachida Dati, a jugé que « Radio France ne pouvait pas ne pas réagir » et a invoqué, comme Sibyle Veil, l’avertissement du régulateur de l’audiovisuel. « Malgré cela […], Guillaume Meurice a refait sa chronique à l’identique », ce qui exposait potentiellement Radio France « à une sanction de l’Arcom », a-t-elle poursuivi. Même si Radio France n’avait donc « pas d’autre choix » que de convoquer l’humoriste, a estimé la ministre, cette affaire « peut interroger sur la liberté d’expression », a-t-elle concédé. (...)

« La ministre de la culture parle au nom de la direction de France Inter, et assume ses choix à sa place. On ne pouvait mieux résumer les enjeux (et les objectifs) de la réforme de l’audiovisuel public. Bienvenue à l’ORTF ! », a résumé l’historien des médias Alexis Lévrier sur son compte X.

Beaucoup font en effet le rapprochement entre ces ajustements dans la grille de France Inter et le projet de réforme de l’audiovisuel public engagé par la ministre de la culture, qui pourrait conduire à la fusion des entités Radio France et France Télévisions. « On a de bonnes raisons de penser que la fusion déstabilisera la radio et en fera le parent pauvre de l’audiovisuel public », prédit un syndicaliste d’Inter.

Des inquiétudes loin d’entamer la liberté de ton et l’esprit corrosif de la bande de Charline Vanhoenacker, qui a consacré toute son émission de dimanche au sort réservé à leur acolyte Guillaume Meurice, lui exprimant toute sa solidarité. (...)

Son collègue Djamil Le Shlag a même répété les propos de son collègue sur Benyamin Nétanyahou, sous les applaudissements du public, puis a annoncé qu’il quittait France Inter.

« Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un Arabe en France, j’ai toujours été menacé de me faire virer. […] J’en tire les conclusions en me retirant du service public après l’émission, c’était ma dernière chronique. […] Dans cette station, je ne me sens plus dans mon safe space », a-t-il lancé. Chassez par la porte l’esprit de satire à France Inter, il reviendra par la fenêtre.